Le procès en appel de l'affaire d'Algérie Télécom, mettant en cause un ancien conseiller du P-DG du groupe, Mohamed Boukhari, et l'homme d'affaires algéro-luxembourgeois, Chani Medjdoub, a été reporté au 25 septembre prochain, par la cour de cassation près le tribunal d'Alger. Le renvoi est justifié par l'état de santé de M. Boukhari. Hier, présent sur les lieux, alors qu'il venait de subir deux opérations chirurgicales, ce dernier était dans un état d'extrême fatigue et s'est même évanoui. La défense a protesté faisant clairement savoir que c'est “un scandale" de faire appel à Mohamed Boukhari, qui a été extrait de l'hôpital pour les besoins de cette audience. Elle a estimé qu'il s'agit d'une “atteinte grave à l'intégrité d'un homme malade", dont les conséquences seraient certainement supportées par la justice sous laquelle il est placé. Les avocats de Chani Medjdoub, Me Bourayou, Me Chelgham et Me Bellarif, ont réitéré leur demande, quant à la convocation d'un témoin-clé : Dominique Fermine, représentant de la banque Natixis de Luxembourg. Selon eux, le nommé Dominique Fermine a affirmé que M. Medjdoub ne connaissait pas Mohamed Boukhari, en ajoutant néanmoins qu'il aurait fait des investigations sur l'ancien cadre d'Algérie Télécom. Autrement dit, leur client Chani Medjdoub a été condamné à 18 ans de prison ferme “sur la base de déclarations contenues dans le document de Dominique Fermine". Pourquoi le juge considère-t-il alors cette revendication comme une “demande nouvelle" et qu'il n'y a pas lieu de convoquer le représentant de la banque Natixis ? “Nous demandons la présence de ce témoin, pour le confondre avec notre client", nous a indiqué Me Khaled Bourayou. Ce dernier a, en outre, précisé que la demande de la défense de M. Chani “a été formulée au niveau de l'instruction et du tribunal". Par ailleurs, selon Me Bourayou, la loi permet à la défense de “demander la comparution d'un témoin, pour être interrogé à quelque niveau de la procédure, et ce, d'autant que le témoignage de M. Fermine a constitué l'acte d'accusation de Medjdoub Chani". Pour rappel, Mohamed Boukhari et Chani Medjdoub, cités à comparaître dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, avec deux sociétés chinoises, ZTE et Huawei, sont poursuivis et condamnés par le tribunal de Sidi-M'hamed à une peine de 18 ans de prison ferme, dans l'affaire d'Algérie Télécom, pour “corruption, trafic d'influence et blanchiment d'argent au préjudice d'Algérie Télécom" (entre 2002 et 2006). Le procès en appel avait été reporté précédemment, en raison de l'absence de l'accusé Mohamed Boukhari. Hier, le procès devait se tenir en sa présence, du fait du mandat d'amener délivré contre lui, alors qu'il était hospitalisé. Mais, il a été renvoyé à une date ultérieure. Lors de la prochaine audience, la défense de Medjdoub Chani comptera réitérer la même demande, relative à la présence du représentant de l'institution financière luxembourgeoise. La cour convoquera-t-elle, le 25 septembre, le prétendu témoin-clé ?