Alors que cinq agresseurs qui se sont attaqués avant-hier à hôpital de Boumerdès seront présentés aujourd'hui devant le juge d'instruction près le tribunal de Boumerdès, les personnels médical et paramédical étaient, hier encore, sous le choc. “Nous avons demandé le renforcement de la sécurité au niveau de tous les établissements de la santé", nous a affirmé un syndicaliste qui précise toutefois que l'hôpital de Boumerdès bénéficie de cette mesure depuis deux années. Le même dispositif a été pris à Khemis El-Kechna au lendemain des actes de destruction qu'a connus le centre de santé de cette localité. “Pour le moment, la police a répondu favorablement à notre demande et nous espérons que cette mesure sera élargie aux autres structures", ajoute le même responsable. “C'est pourquoi nous avons décidé de surseoir à notre mouvement de protestation", a-t-il précisé. Ainsi, les agressions répétées enregistrées ces derniers jours contre les structures hospitalières et les personnels médical et paramédical commencent à inquiéter les autorités et les responsables du ministère de la Santé. Le phénomène ne date pas d'aujourd'hui comme nous l'a expliqué hier M. Mekki, Directeur de la santé publique de la wilaya de Boumerdès (DSP) mais les “attaques" signalées ces derniers jours à Alger, Khenchela, Khemis El-Kechna et Boumerdès notamment sont un signe révélateur que le phénomène a pris sensiblement de l'ampleur. Avant-hier à Boumerdès, on a frôlé la catastrophe n'était l'intervention des policiers qui assuraient la sécurité de l'établissement. “C'est grâce aux policiers affectés sur les lieux que le pire a été évité", affirme M. Mekki. Mais ce n'était pas le cas, il y a plus de trois semaines, à Khemis El-Kechna où le centre de soins a été complètement saccagé par des casseurs suite à une bagarre générale entre plusieurs familles, faute d'agents de sécurité. “La police a dépêché le lendemain de cette agression deux brigades, une de jour et l'autre de nuit", souligne le directeur de la santé. Relatant les faits qui se sont produits à l'UMC de Boumerdès, le même responsable a tenu à préciser que les auteurs de cette agression sont de jeunes drogués. “On n'a pas pu expliquer leur geste puisque avant même leur arrivée, le malade dont ils réclamaient la prise en charge était déjà hospitalisé mais contre toute attente ils ont exigé que ce patient soit opéré tout de suite par un professeur, ce qui est absurde compte tenu de la situation du malade", ajoute M. Mekki. Mais cette violence ne s'exerce pas seulement au sein des structures hospitalières, elle est visible partout en tous lieux, affirme un médecin de l'hôpital de Boumerdès. “C'est la société qui est devenue violente", dira-t-il en illustrant ses propos par le cas de Khemis El-Kechna lorsque le centre de santé a été envahi par des centaines de personnes armées de sabres et de pelles. “Ces gens-là n'avaient rien contre les services de la santé mais ils se sont retrouvés par hasard sur les lieux pour régler leurs comptes en plein jours de Ramadhan, le mois du pardon". M. T.