Les praticiens spécialistes de la santé publique menacent de boycotter le concours de passage au grade de praticien spécialiste principal. Un concours qui se tiendra pour la première fois depuis l'Indépendance et qui concerne 8 000 spécialistes. C'est ce qu'a affirmé, hier, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Mohammed Yousfi, lors d'un point de presse tenu au siège du syndicat, à Alger. Les praticiens expliquent cette décision par le fait que la tutelle ait “changé les modalités du concours sans consulter les concernés". “Le ministre de la Santé vient d'élaborer, unilatéralement et sans aucune concertation avec le partenaire social, deux arrêtés portant respectivement ouverture du concours de passage au grade de praticien spécialiste principal de santé publique et la composition des jurys", a affirmé le président du syndicat. Selon le syndicaliste, les praticiens ne seront pas examinés par leurs pairs comme le prévoit la réglementation mais la tutelle a fait appel aux hospitalo-universitaires qui eux relèvent d'un autre secteur ministériel. Le président du SNPSSP précise que la tutelle n'a toujours pas précisé le nombre de postes ouverts et les établissements concernés, sachant que le début du dépôt des dossiers est prévu le 9 septembre prochain et durera un mois. Face à cette situation, les praticiens spécialistes rejettent les modalités du concours qu'ils jugent “humiliantes" et demandent l'annulation de ces arrêtés et le retour de la tutelle au respect de la réglementation et des accords signés. Pour le syndicat, ces arrêtés tels que conçus dévalorisent le concours qui devient, par ces modalités, un simple examen professionnel indigne du niveau universitaire des praticiens spécialistes de la santé publique. Les spécialistes rappellent que le concours de graduation est un élément essentiel dans la réhabilitation du praticien spécialiste, attendu depuis 30 ans, ainsi que toutes les étapes — modalités d'organisation, programmes et proposition des jurys — préparées depuis 2004 par une commission mixte ministère de la Santé-syndicat, dont la dernière réunion remonte à décembre dernier. Le Dr Yousfi a fait savoir que “la démarche du ministère de la Santé s'inscrit en droite ligne dans les actions qui avaient consisté à exclure les praticiens spécialistes des comités d'experts du ministère". Par ailleurs, il a annoncé que son syndicat se réunira la semaine prochaine pour décider d'éventuelles actions sur le terrain. D.S