Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a appelé au boycott du concours de «gradation» pour les spécialistes prévu pour le mois d'octobre prochain. Dans une conférence de presse tenue, hier, au siège de ce syndicat à Hussein-Dey, le président du SNPSSSP, Mohamed Yousfi, a expliqué le pourquoi de ce désaveu pour l'organisation de ce concours. Brossant un tableau pour le moins " déplorable " de la situation de la santé publique, l'orateur a accusé le ministère de la Santé d'être à l'origine de cet état auquel est arrivée la santé. Le SNPSSP accuse le département de Djamel Ould Abbas de faire dans l'unilatéralisme en excluant les syndicats du secteur. Pour Yousfi, les exemples qui attestent de la volonté délibérée du ministre de la Santé de vouloir réduire à néant tous les acquis conquis depuis plusieurs années, ne manquent pas. Refus du dialogue, refus de reconnaître le syndicat sous quelques prétextes que ce soit, refus d'accès au siège du ministère de la Santé Et ce qui a bouclé la boucle est, selon le conférencier, le fait que le ministère décide seul de l'organisation du concours de gradation sans que les concernés ne soient consultés sur les modalités. Tant attendus par les spécialistes de la santé publique et devant leur permettre d'évoluer et accéder à de nouveaux postes, les arrêtés du ministre portant organisation de ce concours ne sont, pourtant, pas du goût du syndicat. Le SNPSSP voit en ces textes une " transgression " qui dévalorise le concours en ce sens que ses élaborateurs " font fi " de tout ce qui a été réalisé par les différentes commissions mixtes (ministère-syndicat) depuis des années déjà. Yousfi indique qu'il " n'a jamais été question d'organiser ce concours de cette manière ". Le syndicat conteste le fait que les jurys d'examen soient composés d'hospitalo-universitaires alors qu'ils doivent l'être des seuls pairs qui sont les praticiens spécialistes en chef et principaux. En second lieu, soutient le SNPSSP, lesdits arrêtés ne mentionnent ni le nombre de spécialistes qui seront admis ni encore moins les besoins exprimés en ce qui concerne leur affectation. " Une totale opacité " entoure ce concours, conclut le président du syndicat. Yousfi a rappelé, en outre, qu'un tel concours devra recueillir une attention particulière et une concertation entre tous les partenaires en raison de son importance pour les praticiens spécialistes de la santé publique et pour préserver un corps qui se vide annuellement de ses compétences qui partent pour le secteur privé ou à l'étranger en raison du peu d'intérêt qu'on leur accorde et du découragement qu'ils endurent.