En marge de la rencontre entre le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, et les militants du parti, vendredi soir, au cinéma M'zab de Ghardaïa, dans le cadre de l'élection du bureau fédéral et de la préparation de la confection des listes en vue des prochaines élections locales prévues le 29 novembre, Nassim Saddeg, le député de Tizi Ouzou, a lancé devant la presse locale un ultimatum au wali de Ghardaïa, le sommant de respecter sa parole donnée, selon lui, à la délégation parlementaire dont il a fait partie, reçue par le premier magistrat de la wilaya, mercredi 27 juin 2012. "Après deux mois d'attente, nous constatons que le wali de Ghardaïa ne tient pas sa promesse de doter le parti de locaux pour son activité partisane", a lancé à la cantonnade le député de Tizi Ouzou, entouré de Ali Laskri et du secrétaire national, Ali Derras, ajoutant : "Nous sommes un parti agréé, et comme tel nous avons le droit de disposer de locaux, non seulement au chef-lieu de wilaya, mais dans toutes les communes de celle-ci." Puis, sur un ton grave, il ajoute : "Nous avons transmis un message non codé au wali pour activer et accéder à notre demande. Nous lui donnons une semaine pour ce faire, le cas échéant, nous prendrons toutes les dispositions pour arracher nos droits dans un cadre réglementaire et pacifique." Rappelons que cette affaire a pris forme le 17 juin passé à Guerrara, à 130 km au nord-ouest du chef-lieu de wilaya, lorsque les pouvoirs publics ont démoli une construction qui devait abriter le siège local du parti. Dix jours plus tard, une délégation conduite par Mme Mahiout Nora, députée FFS d'Alger, comprenant deux autres députés du même parti, l'un de Bordj Bou-Arréridj et l'autre de Tizi Ouzou (Saddeg Nassim), s'est rendue à Ghardaïa. Accompagnée par Hamou Mesbah, coordinateur du parti pour le Sud, qui vient d'être élu secrétaire fédéral, elle a été reçue à sa demande, mercredi 27 juin, par Ahmed Adli, wali de Ghardaïa, auquel Mme Mahiout a demandé des explications quant à cet acte, allant jusqu'à accuser l'administration locale et les services de sécurité d'avoir une dent contre le plus vieux parti d'opposition d'Algérie. Accusations que le wali a rejetées, affirmant que les autorités locales n'ont fait qu'appliquer la loi, allant jusqu'à proposer aux membres de la délégation de les aider à acquérir un terrain pour la construction de leur siège, s'ils lui en proposaient un qu'ils auraient au préalable localisé, ou à la limite les aider à louer un local. À titre de rappel, dimanche 17 juin, les autorités locales de la commune de Guerrara ont procédé à la démolition de ce qui faisait office de siège du parti dans cette ville. L'opération de démolition s'est déroulée sous la protection des unités antiémeute de la police nationale, deux heures seulement après la décision de démolition, selon la fédération locale du FFS. C'est cette précipitation dans l'exécution de la décision de démolition qui soulève justement des interrogations chez les militants du parti d'Aït Ahmed, qui considèrent que celle-ci est la réponse du pouvoir aux dénonciations par le parti de cas de spoliations de plusieurs hectares de terrains privés et publics par des personnes influentes, et l'organisation de sit-in pour dénoncer la passivité des services de sécurité devant la multiplication des vols de motos, restées introuvables à ce jour. L. K