Au-delà de la visite d'Etat prochaine de François Hollande en Algérie et de la situation au Sahel, Mme Yamina Benguigui a été une sorte d'éclaireur sur les sujets chauds entre Alger et Paris. La ministre française a parlé de dossiers bloqués qu'il est urgent de régler. Tout dépendra de l'état d'esprit du locataire du palais de l'Elysée. Au terme de sa visite en Algérie, Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du MAE français, chargée de la Francophonie, a organisé un point de presse restreint à la résidence Nedjma à El-Biar. Au menu, bien évidemment, la teneur de ses entretiens avec les responsables algériens dont Abdelkader Messahel, ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines et Khalida Toumi ministre de la Culture. La visite d'Etat du président François Hollande en Algérie a été également au cœur des discussions. À propos, de la visite de François Hollande, prévue avant la fin de l'année 2012, Yamina Benguigui a déclaré : “Qu'il y a des symboles importants et je pense effectivement que nous parlons de cette page qui est tournée. Mais, je pense que cette année nous allons commencer à l'écrire ensemble, elle est capitale pour nos deux pays". Et d'ajouter : “Il ne faut pas oublier l'histoire, il ne faut pas oublier la mémoire. Cette visite n'est pas anodine, elle se passe l'année du cinquantenaire de l'Indépendance, cela peut être vraiment le point de départ d'un dialogue en parlant de la mémoire." À ses yeux, renforcer le dialogue qui n'a jamais été interrompu entre les deux pays “passe par l'action et aussi de créer des liens". La ministre a ajouté que “le président viendra et fera un grand discours. Il y a eu d'énormes maladresses sur les mots et il faut le reconnaître". “Le mal a été fait sur la relation entre l'Algérie et la France, au sujet de la colonisation. Il y a une volonté de la France d'aller vers un avenir commun. Cette visite marquera ces deux pays, la rencontre Hollande-Bouteflika va nous réserver des surprises". Evoquant son entrevue avec Messahel, la ministre a précisé que les entretiens ont porté sur la situation au Sahel. “M. Messahel a proposé qu'on dialogue sur la question", a-t-elle dit avant de souligner que “nos approches sont largement convergentes. Nous sommes d'accord pour dire qu'il n'y a pas de solutions politiques pures, ni militaires pures". Plus loin, Mme Benguigui, a affirmé : “L'Algérie est forcément au cœur de cette compréhension. Nous avons convenu de nous mobiliser sur la réunion au Sahel prévue le 26 septembre prochain à New York". Cette réunion comprendra les douze “amis" du Mali et elle est considérée comme un moyen de “se mettre autour d'une table et converger dans le même sens, il faut arriver avec une seule voix. Je pense que cette décision est à mon sens une proposition intéressante qui peut aboutir à un nouveau regard et une prise de décision". À propos de la relation algéro-française, elle a rappelé qu'il existe une “grande demande de dialogue dans tous les domaines". Cependant, a-t-elle nuancé, Il y a beaucoup de “dossiers bloqués" dans de nombreux domaines et ce retard est dû au manque de “dialogue". Plus précise, elle dira qu'il y a “beaucoup de dossiers qui sont restés bloqués comme ceux de la formation, du cinéma, des jeunes journalistes, de l'édition et dans de nombreuses coopératives éducatives et culturelles". Selon la ministre, ce problème est dû à un élément qu'elle a considéré être “le nif" entre les deux pays. En insistant sur le fait que pour avancer “il faut changer de posture et amorcer le dialogue. Il n'y pas eu de rupture de dialogue mais il faut une nouvelle façon d'amorcer le dialogue entre l'Algérie et la France". Sur son entrevue avec la ministre de la Culture, Mme Benguigui a souligné qu'“avec Khalida Toumi, j'ai constaté qu'il y a des listes entières bloquées dans un sens ou dans l'autre. J'ai senti l'importance de pouvoir parler et se comprendre sur des dossiers culturels, économiques et autres". H.M