La propreté fait grandement défaut dans la capitale de l'électronique. La plupart des quartiers de Bordj Bou-Arréridj, notamment les plus populaires, souffrent de l'encombrement des déchets ménagers et même des déchets solides. À Lagraphe, 500-Logements, Koucha, Djebbès, 217-Logements, 8-Mai 45, Essaâda, certaines ruelles et placettes se sont transformées en dépotoirs. Ce constat est encore plus flagrant à proximité des souks et des immeubles, plus précisément au niveau des 400-Logements, 430-Logements, Boumezrague et les sorties de la ville. Sur place, on constate comme un relâchement grave du service de ramassage de déchets ménagers. Les bacs à ordures ne sont vidés qu'une fois surchargés. De fait, les trottoirs et les sols sont toujours garnis d'ordures. Partout, on trouve des restes de nourriture, des articles ménagers abandonnés, des paquets de cigarettes, des papiers d'emballage, des canettes, des sachets en plastique et des bouteilles en verre. Dans d'autres quartiers, ce sont des déchets solides qui jonchent les bas-côtés et le sol. Même les espaces verts ou de jeux sont occupés par ces déchets de matériaux de construction (briques brisées, graviers, plâtre, peinture, etc). Selon certains responsables communaux, la propreté est une question d'habitude et de réflexe quotidiens. Pour eux, le changement du comportement des citoyens sera certainement d'une grande utilité pour le nettoiement de la ville. “En plus des citoyens qui ne respectent pas les horaires de passage des éboueurs, nous sommes aussi confrontés à la casse et au vol des bacs à ordures", indique un éboueur. Et de préciser que certains citoyens préfèrent jeter les déchets ménagers par terre. Du côté des habitants, c'est l'indignation totale. Certains d'entre eux n'osent plus ouvrir leurs fenêtres malgré les vagues de chaleur. Et pour marcher dans la rue, tout le monde se pince le nez pour éviter de respirer l'odeur âcre des ordures amoncelées partout. Cependant, il est à signaler que certains quartiers, à cause du vol ou de la négligence, manquent cruellement de poubelles, ce qui oblige les populations à jeter les ordures dans les espaces libres. “Une ville comme Bordj Bou-Arréridj n'a pas de poubelles pour ses piétons !", s'est étonnée une jeune immigrée qui venait pour la première fois en vacances avec ses grands-parents. Dans ce cadre, il convient de rappeler que ces déchets sont doublement dangereux pour les habitants. D'un côté, ils portent atteinte à la dignité de ces derniers et à l'image de leur ville, de l'autre, ils risquent de favoriser la propagation de microbes, notamment en été. Les ordures ménagères font aussi le bonheur des chiens errants, des rats, des mouches, des cafards et des moustiques qui rôdent autour de ces saletés à la recherche de nourriture et envahissent par la suite les maisons. C.B