Résumé : Aïda a commencé à travailler à l'hôpital. Elle ne veut pas travailler à l'accueil et tient à exercer au laboratoire. Son responsable la laisse faire. Nadia l'appelle pour confirmer son rendez-vous. Aïda se rend à Alger où un paquet de Smaïl l'attend... - Je ne suis pas la seule à penser aux autres, remarque-t-elle en essuyant les larmes qui mouillent ses joues. Il est toujours aussi attentionné... Nadia sourit et la presse d'ouvrir, curieuse de connaître le contenu du paquet. Son amie s'exécute, les mains tremblantes. Le paquet contient une robe de velours, brodée de fil d'or. Il y a aussi un petit coffret qu'elle ouvre lentement, elle en sort une chaîne en or avec une pierre bleue pour pendentif. - Que c'est joli, dit Nadia. J'ignorais qu'il avait aussi bon goût ! - Je l'adore... Elle la porte son cou, appuyant le pendentif sur son cœur. Nadia a déplié la robe d'où tombe une enveloppe où est écrit ‘omri'. Aïda la saisit et l'ouvre, impatiente de retrouver les mots, l'écho de sa voix et sa chaleur qui lui manquaient tant. Les larmes se mettent à couler dès les premiers mots. C'est une lettre d'amour, douloureuse à en pleurer. Il souffrait autant qu'elle et lui demandait de l'attendre. Il lui fait la promesse de venir la chercher dès qu'il aura terminé son service national. Ses parents n'ayant pas changé d'avis, il était décidé à se passer d'eux pour la demander en mariage. Si ses parents le refusaient, il proposait de partir sous d'autres cieux. Ils se marieront sans eux. Mais elle devait être patiente et l'attendre. Il était à elle et elle à lui. Seule la mort pourra les séparer... - Ne t'inquiète pas mon amour, murmure-t-elle, comme s'il pouvait l'entendre. Je t'attendrai... Nadia tente de réconforter son amie, elle sera là pour les soutenir. Durant les deux jours où Aïda est à Alger, celle-ci oublie ses parents et son prétendant. Le retour à Chlef est dur à vivre. Dès qu'elle arrive à la maison, sa famille se met à l'interroger. - Comment s'est passé ton rendez-vous ? - Qu'a dit le professeur ? - T'a-t-il donné un autre traitement ? - Es-tu complètement guérie ? À quand ton prochain rendez-vous ? Aïda s'efforce de répondre calmement à toutes les questions. Lorsque son père veut voir son carnet de visite, elle lui tend. Nadia a eu l'idée d'inscrire un autre rendez-vous fictif. - Comment se fait-il qu'il ne t'ait pas donné d'ordonnance ? - Je n'ai rien à prendre ces prochains mois, répond-elle. Pourquoi ? - Boualem aurait voulu t'accompagner. Il tient à parler au professeur qui te suit, insiste Ali. Aïda soupire tout en fouillant son sac à main. Elle sort son agenda et lui écrit le numéro du poste de Nadia. Elles s'étaient entendues que si on demandait après le professeur Youssef, qu'elle répondrait qu'il était en congé. Il n'existait aucun professeur de ce nom au sein de l'établissement. Aïda a comme un sourire tout en remettant le papier à son père. Elle est soulagée que leur plan fonctionne à merveille, mais elle a conscience que si sa famille découvrait le pot aux roses, elle allait le lui faire payer. - Je suis fatiguée, dit-elle en portant la main à la tête. Durant tout le voyage, un bébé n'a pas cessé de pleurer... J'en ai encore mal à la tête ! - Tout ce qui compte, dit Karima, c'est que tu ailles mieux ! Cela fait des mois que tu as été opérée, et si Dieu le veut, le pire est passé ! Maintenant la vie te sourit ! Tu vas pouvoir faire tout ce que tu veux ! Tout ce que nous voulons, c'est ton bonheur ! - Oui, je sais maman... mais je ne suis pas à l'abri... Son père l'interrompt d'un geste de la main. - Inch Allah, c'est de l'histoire ancienne, dit-il. Comme l'a si bien dit ta mère, l'avenir te sourit... Prochainement, ta future belle-famille viendra... Aïda sent que la situation lui échappe. Ses parents espèrent pouvoir la marier maintenant qu'elle était guérie de sa prétendue tumeur. - Je vais aller me reposer dans ma chambre... Elle prend son sac à main et tourne la tête, baissant le regard devant son père. - Elle a honte, remarque-t-il. Karima et ses filles échangent un regard. Elles savent pourquoi elle ne veut pas de ce mariage. Aïda pense à aller voir Boualem et à lui dire qu'elle ne veut pas de lui. S'il a un peu d'amour-propre, il ne pensera plus à se marier avec elle. Elle est décidée à ne pas baisser les bras et à se battre jusqu'au bout de ses rêves. Leur serment doit devenir réalité un jour. Et à tout jamais... (À suivre) A. K.