Malgré l'accalmie qui règne actuellement dans la région, les Chelifiens restent vigilants. Le souvenir du massacre perpétré la première semaine de ce mois est toujours gravé dans les esprits à Chlef. “Même si notre région est en train de connaître une accalmie plus ou moins rassurante, il faut être sur ses gardes, et que les autorités sécuritaires compétentes sachent qu'un quelconque relâchement de leur part pourrait être regrettable. Je m'avance à dire cela car, selon de nombreuses rumeurs qui circulent dans notre localité depuis plusieurs semaines, des individus étrangers à notre région sont signalés”, dira un habitant de la localité de Boukadir. Durant l'année 2002, la wilaya de Chlef a comptabilisé 159 morts, plus de 69 blessés et de nombreuses femmes et jeunes filles enlevées dont l'âge varie généralement entre 18 et 30 ans. En outre, il faut signaler que pas moins d'une dizaine d'engins explosifs de fabrication artisanale ont été désamorcés dans plusieurs endroits à travers différents marchés hebdomadaires et lieux publics dans plusieurs localités de la wilaya. Selon des témoignages recueillis auprès de bon nombre de personnes, notamment au niveau des différentes zones rurales situées à l'ouest du chef-lieu de la wilaya, “le bilan des victimes enregistré à la fin de l'année écoulée est plus qu'important et fait continuellement peur à chaque fois que nous l'évoquons. C'est pourquoi nous demeurons convaincus que le terrorisme pourrait probablement refaire surface et commettre d'éventuels massacres”. Par ailleurs, des sit-in hebdomadaires regroupant des centaines de personnes se poursuivent devant le siège de la wilaya de Chlef. Ces personnes réclament la restitution de leurs armes, entre autres des fusils de chasse. Selon des témoignages, “c'est de notre propre gré que nous avions déposé nos fusils de chasse et autres armes à feu en 1993 auprès des autorités sécuritaires. Si nous réclamons aujourd'hui leur restitution, c'est parce que nous voulons sauvegarder nos biens et garantir notre propre sécurité. Cela fait bien des années que nous œuvrons afin de récupérer nos armes, mais vainement. Aucune suite favorable ne nous a été jusqu'à maintenant accordée. Pourtant, nous savons que l'état arme gratuitement des citoyens, en plus des autorisations d'achat d'arme que délivrent les services administratifs. Alors, pourquoi cette injustice ?”, s'interrogent les personnes concernées par cette affaire. A. C.