Beyrouth a renoué avec les attentats à la voiture piégée des années 1980. L'attentat de vendredi complique la médiation de Lakhdar Brahimi qui met en garde contre un embrasement de la région. Car les craintes d'un débordement régional du conflit syrien ont été ravivées par cet attentat meurtrier à Beyrouth, attribué par l'opposition libanaise au régime d'El-Assad. Le chef de l'opposition libanaise, Saad Hariri, a accusé nommément le président El-Assad de l'assassinat du chef des renseignements de la police, le général Wissam El-Hassan, tué dans cet attentat, mais Damas a démenti et déclaré que ces attentats terroristes sont injustifiables. L'émissaire international Lakhdar Brahimi devait rencontrer samedi à Damas le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem, avec la ferme intention d'obtenir un cessez-le-feu et de briser le cycle de violence qui a fait plus d'un millier de morts en moins d'une semaine en Syrie. Le diplomate algérien doit également rencontrer le président Bachar El-Assad à une date non précisée. Damas a donc apparemment étudié la proposition de trêve de Brahimi que l'opposition a acceptée sous condition. La seconde visite du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe à Damas intervient au lendemain de l'explosion d'une voiture piégée dans un quartier chrétien de Beyrouth, faisant huit morts et 86 blessés. En effet, l'attentat de Beyrouth qui fait craindre un retour aux assassinats de personnalités libanaises hostiles au régime syrien, qui avaient frappé le Liban entre 2005 et 2008, risque de faire voler en éclats l'unité nationale qui s'est plus ou moins instaurée ces dernières années, plus exactement après l'assassinant de Hariri, premier ministre. D. B.