La Commission nationale des femmes travailleuses (CNFT) affiliée à l'UGTA a organisé, hier, à l'Institut national des études et de recherches (Iners) un séminaire sur le harcèlement sexuel en milieu professionnel. Alors que le nombre de personnes touchées par le harcèlement ne cesse de prendre de l'ampleur, la Commission ne dispose d'aucun chiffre. Mme S. Salhi, présidente de la CNFT, a justifié cet état de fait en arguant de “la complexité du sujet traité”, tout en promettant, “avec la mise en place du centre d'écoute et d'aide, nous pourrons lancer une enquête nationale et établir un bilan officiel”. C'est sur l'impact du harcèlement sur le monde du travail et les démarches à suivre qu'ont porté l'essentiel des communications des syndicalistes et des avocats. Dans son allocution, maître Ben Brahma citera les huit affaires de harcèlement traitées par son cabinet et dira que les femmes travailleuses sont les plus exposées à ces comportements “immoraux”. “Les femmes sont les plus touchées par ce problème qui est une préoccupation majeure des syndicalistes. C'est pour cela que nous incitons ces personnes à dénoncer ce type d'agression auprès de l'Inspection de travail qui est l'alliée principale des employés. Nous les invitons aussi à déposer plainte au niveau du tribunal”, dira-t-elle. “Le harcèlement est la cause principale du ralentissement du rendement en milieu professionnel”, ajoutera-t-elle. La présidente de la Commission des femmes travailleuses revient sur le problème de la communication et de la nécessité de dénoncer chaque cas de harcèlement. “En plus de la stigmatisation et de la discrimination trop souvent associées à ce phénomène, se pose le délicat problème de la communication”, a-t-elle expliqué. Il est à signaler que l'article 6 de la loi 90-11 portant code du travail protège les employés contre toute forme de discrimination et de harcèlement. Pour rappel, le gouvernement a soumis, en octobre 2003, à l'Assemblée populaire nationale (APN), une proposition de projet de loi contre le harcèlement sexuel. N. A.