“Belkhadem est un danger pour le FLN, un danger pour le pays." Cette qualification sans appel est de Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement de redressement du parti qui a encore une fois dénoncé “le comportement et les agissements" du secrétaire général qui s'est employé depuis qu'il est à la tête du parti, en 2004, à le détruire. Une entreprise de destruction qui consiste, selon M. Abada qui a animé hier une conférence de presse, à vider le parti de sa composante humaine, à dévier de sa ligne politique et de ses principes fondateurs. À peine s'il ne l'accuse pas de trahison puisqu'il le soupçonne de détruire le FLN “pour son propre intérêt et l'intérêt d'un autre courant". Un courant qu'il s'est, cependant, abstenu de révéler. On aura toutefois compris qu'il s'agit du courant islamiste d'autant plus que plusieurs militants de l'ex-FIS sont portés candidats sur les listes du parti pour les locales du 29 novembre prochain. Il est reproché également à Belkhadem d'avoir “importé" des candidats étrangers au parti ou militants et élus des autres partis. Tout comme il n'a pas respecté la procédure pour la désignation des candidats. Cela est perçu comme une volonté d'exclusion des compétences particulièrement les voix qui s'opposent à ses idées. Pour les prochaines locales, le mouvement se contentera d'appuyer les listes dont les candidats sont des militants du parti. Une chose est sûre pour M. Abada, Belkhadem quittera la tête du parti avant la fin de son mandat. “Avant le 10e congrès", a-t-il déclaré, sûr de lui. Il est clair pour lui que l'actuel patron du FLN veut se tailler un parti à la mesure de son ambition pour 2014. Ce qui explique, selon lui, sa démarche qui vise à vider le parti de sa composante et la remplacer par une autre qui lui sera totalement acquise. Il partira avant le congrès, dit-il. La solution ? L'animateur de la conférence ne la donne pas. Une session du CC ? Il s'est contenté simplement de rappeler que la dernière session extraordinaire du Comité central ne s'est pas tenue à cause de lui et de ses “mercenaires" qui ont utilisé la violence. Le mouvement ayant de son côté la majorité des membres du CC, il peut enclencher une procédure de destitution. Le mouvement de redressement n'entend pas renouveler la tentative. Reste l'option d'un congrès. Un congrès extraordinaire ? Belkhadem l'a évoqué mais ses adversaires considèrent que s'il réussit à reconfigurer le parti, à remplacer ses cadres et militants, ce sera la fin du FLN, il restera à sa tête et s'ouvrira ainsi les portes de 2014. Comment le débarquer alors ? Abada est sûr que cela arrivera avant le congrès, avant 2014, mais ne dit pas de quelle manière. D B.