Ce qui n'était qu'un simple sursis depuis quelques semaines déjà pour Enrico Fabbro a fini par sonner le glas de l'entraîneur italien de la JSK. Il est vrai qu'après l'amère défaite concédée la semaine dernière à Tizi Ouzou face au Mouloudia d'Alger, Fabbro était campé sur un siège éjectable et la défaite subie donc samedi à Bel-Abbès n'a fait que sceller le sort du technicien romain et précipiter un départ qui ne faisait plus l'ombre d'un doute. Au-delà de la défaite subie à Bel-Abbès (la sixième de la saison en... onze matchs !), c'est surtout la piètre exhibition de toute la formation kabyle qui a exaspéré les dirigeants et les supporters de la JSK, d'où la séparation inévitable avec le coach transalpin. Si ce dernier s'est muré dans un silence très significatif et s'est abstenu de faire la moindre déclaration à la fin du match USMBA-JSK, un fait inhabituel chez le Romain pourtant connu pour sa correction, c'est que ce dernier aura sûrement compris que la porte de sortie lui était déjà désignée. La sentence ne s'était pas fait attendre puisque le président Hannachi n'avait pas tardé à signifier la fin de mission pour son entraîneur auquel il avait accordé tant de chances et de sursis depuis le début de saison. “Trop, c'est trop, Fabbro a failli à sa mission !" avait lâché alors Hannachi comme pour annoncer le départ de Fabbro. Fabbro : “Je suis dégoûté" Toujours est-il que le départ de ce dernier a été officialisé hier par un communiqué de la direction de la JSK paru sur le site officiel du club sous le titre : “Séparation à l'amiable entre la JS Kabylie et Enrico Fabbro" et qui affirmait que “compte tenu de la situation actuelle du club, la JSK se voit dans l'obligation de se séparer d'Enrico Fabbro après onze journées de championnat. La logique inéluctable des résultats sportifs négatifs a amené les deux parties à tirer les conséquences qui s'imposaient". Pour sa part, l'entraîneur italien s'est dit dégoûté de la situation dans laquelle les entraîneurs algériens se trouvent. “Je suis vraiment dégoûté par la situation que vivent les entraîneurs de football en Algérie, qui ne peuvent pas travailler dans la quiétude et sur lesquels on exerce tout le temps une pression insoutenable", a affirmé à l'APS le désormais ancien coach de la JSK, en poste depuis juin dernier. Hier encore, les sentiments de déception et de grogne des supporters kabyles étaient perceptibles dans les rues, les places publiques, les cafés maures et chez les distributeurs de journaux car la JSK n'a jamais enregistré une demi-douzaine de défaites en l'espace d'un tiers de parcours. De leur côté, les deux personnes concernées, en l'occurrence le président et le coach, se sont rencontrées hier à la mi-journée et ont finalement convenu d'un accord portant sur une séparation à l'amiable. Aux dernières nouvelles, les deux parties sont parvenues rapidement à un accord dans la mesure où l'entraîneur italien, qui était visiblement exaspéré par les mauvais résultats enregistrés par son équipe, a émis le vœu de quitter le gouvernail kabyle alors que la JSK aurait consenti à lui payer deux mensualités de départ. Initialement, Fabbro devait quitter Tizi Ouzou aujourd'hui pour prendre un vol pour Rome à 13h, mais au dernières nouvelles, l'on croit savoir qu'il aurait décalé son départ pour demain pour passer une autre nuit ce soir à Alger et devait animer un point de presse, sur lequel nous reviendrons, avant de quitter le territoire algérien. En attendant la reprise des entraînements prévue pour demain mardi, l'intérim a été confié à l'entraîneur-adjoint Mourad Karouf et les spéculations les plus folles circulent à propos du successeur d'Enrico Fabbro. Certes, les noms d'Alain Geiger et de Nasser Sandjak circulent avec insistance depuis samedi soir dans la ville des Genêts, mais rien n'est moins sûr encore quant au retour de l'un ou de l'autre à la barre technique du club kabyle. Ce qui est sûr, c'est que Karouf aura la lourde tâche de préparer le second déplacement consécutif de la semaine à Bordj Bou-Arréridj où le CABBA, lui aussi en mauvaise posture, attend de pied ferme la JSK ce samedi avec l'obligation pour les deux formations de se ressaisir pour ne pas aggraver davantage une situation déjà bien critique. Aux dernières nouvelles, l'on a appris, hier en fin de journée, que le président Hannachi devait rencontrer, hier soir à l'hôtel Mercure, Nasser Sandjak et en cas d'accord financier entre les deux hommes, l'ex-entraîneur national reprendrait les destinées de la JSK qu'il a déjà entraînée à deux reprises par le passé. M H