Résumé : Au retour de notre voyage de noces, je découvris, effarée, que Youcef vivait dans une véritable tanière. Pour se disculper, il m'aida à tout mettre en ordre. Au bout d'une semaine, nous étions enfin récompensés : tout luisait. Mais Youcef avait tendance à reprendre ses mauvaises habitudes... Je lui en fis le reproche. Il prend un air affligé qui me fera éclater de rire : - Voyons Youcef, tu n'es plus célibataire... Je partage ta vie désormais... Je veillerais à ce qu'on vive dans la propreté et la quiétude. Il s'approche de moi et me prend dans ses bras : - Désolé... Je tenterais de me rappeler toutes tes instructions. Heu... ne dis rien... je comprends fort bien tes appréhensions... Je suis heureux de constater que ma petite femme est soucieuse de mon bien-être. Il me tendit le vase où il avait mis les fleurs. Ces dernières embaumèrent les lieux : - Des fleurs pour ma fleur... Je pris le vase pour le déposer sur la console du couloir avant de revenir à la boîte de chocolat. Je n'ai jamais pu résister devant des gourmandises. Je laisse mon mari se servir un café pendant que j'attaquais sans attendre les petites roches tendres et dorées. Je me sentais si heureuse. Youcef était un mari attentionné. Nous avions repris notre travail, et nos missions occupèrent tout notre temps. Parfois nous rentrions très tard. Alors, pour m'éviter la corvée de cuisine et de la vaisselle, il allait acheter notre dîner chez un traiteur, et n'oubliait jamais de remplir le frigidaire de fruits, fromages, yaourts, etc. Il était habitué à dormir très tard et lisait souvent la nuit. Pour ne pas me déranger, il remontait la couverture sur moi, avant d'aller s'installer tranquillement au salon. Souvent, je le retrouvais au petit matin endormi sur son livre. Notre vie s'écoulait paisiblement. Nous avions élaboré un programme quotidien des plus plausibles. Entre le bureau, les reportages, les courses, les travaux ménagers et les différentes tâches de dernière minute, nous trouvions tout de même le temps de rendre visite à nos familles respectives. Ma mère était surprise par ma métamorphose. Elle trouvait que j'avais changé sur tous les plans. Moi qui n'aimais pas trop les tâches ménagères, j'étais devenue une adepte de la cuisine et du nettoyage. Elle me trouve embellie et plutôt un peu amincie. - Tu ne dois pas avoir beaucoup de temps pour penser à manger convenablement. - Je mange bien maman, rétorquais-je, mais je dois faire attention à ma taille aussi. Youcef n'aime pas les femmes trop fortes. Elle rit : - C'est ça... suis les impulsions de ton cœur et les suggestions de ton mari. Je m'approche d'elle pour lui murmurer à l'oreille : - C'est ce que tu m'avais toujours conseillé... n'est ce pas.. ? Elle hoche la tête d'un air entendu : - Oui...une bonne épouse se doit d'écouter son époux, et répondre à toutes ses aspirations. Quelques mois passent. Comme je n'avais pris aucune précaution depuis notre mariage, ce qui devait arriver, arriva : j'étais enceinte. La nouvelle, si elle devait me réjouir, me laisse perplexe un moment. Je ne m'étais pas imaginée maman. Enfin pas dans l'immédiat. J'avais tant de projets à réaliser avant de penser à pouponner. Mais c'est arrivé ! Youcef était fou de joie. Lui ne s'en faisait pas trop. Il me rassura en me disant qu'après tout, toutes les femmes actives ne sont pas dispensées de leur rôle initial, et qu'un enfant allait nous rapprocher davantage. Je commençais à donner des signes de fatigue. Je souffrais de bouffées de chaleur, de vertiges, et je déprimais sans savoir pourquoi. Mon médecin tenta de calmer mes appréhensions : - Rien de grave... vous souffrez des symptômes propres aux femmes enceintes. La nature est ainsi faite. Elle vous offre un cadeau, et vous devez en payer le prix. Ceci dit, vous allez vite vous habituer à votre état. Et puis, le jour où vous verrez votre bébé, tout cela ne sera pour vous qu'un vague souvenir. Je supportais tant bien que mal les aléas dus à mon état. Je ne pouvais plus me déplacer autant qu'avant, et on me proposa un travail routinier au bureau. Ce qui m'affligea davantage... Je n'aimais pas rester sur place à me morfondre bien que je devais faire face à des réunions et à des obligations rédactionnelles de manière régulière. Youcef, lui, se déplaçait tout comme à ses habitudes. Il avait des missions, des reportages et des couvertures assez régulières. Ce qui me frustrait davantage. Ma mère venait de temps à autre me tenir compagnie quand mon mari était absent. Nous discutions alors de nos obligations de femmes et des devoirs d'une mère. J'étais encore une novice dans le domaine, et j'avais tout à apprendre pour assumer mon futur rôle. (À suivre) Y. H.