La salle de spectacles de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a eu bien du mal à accueillir la nombreuse foule venue assister, hier, au meeting électoral animé par le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Après avoir rappelé tous les sacrifices consentis par toute la Kabylie pour défendre l'intégrité du pays et cité à l'occasion des grands noms de l'histoire, de Lalla Fadhma N'soumeur jusqu'à El-Mokrani et Ahaddad en passant par les colonels Amirouche, Krim Belkacem, Ouamrane et Mohand Oulhadj, le SG du RND devait dresser un tableau des plus optimistes sur l'état actuel de la nation. “Après avoir vécu des moments très difficiles tant sur le plan sécuritaire que financiers, le pays a relevé de grands défis et, Dieu merci, l'Algérie est restée debout, fière et austère jusqu'à faire bien des envieux à l'étranger", dira Ouyahia sous les applaudissements nourris de la foule. Parlant du Printemps arabe, Ouyahia dira que “notre histoire a été marquée par deux printemps historiques. D'abord, celui du 19 mars 1963 où le regretté Krim Belkacem avait signé les accords d'Evian et scellé la Fête de la victoire contre l'occupant français, ensuite celui d'Avril 1980 où la revendication amazighe avait écrit ses premières lettres de noblesse pour aboutir, quelques années plus tard, à l'enseignement de tamazight à l'école et sa reconnaissance en tant que langue nationale". Et si Ouyahia a affirmé que de grands ouvrages ont été réalisés en Kabylie et un peu partout dans le pays, il n'a pas omis de rappeler qu'il reste beaucoup à faire dans la région, d'où la nécessité de choisir des candidats intègres, crédibles et compétents, c'est-à-dire des hommes capables de gérer efficacement et en toute transparence pour accentuer le développement local et lutter contre la bureaucratie et la dilapidation des deniers publics. “C'est quand même regrettable de constater que l'énorme budget alloué à la wilaya de Tizi Ouzou pour le compte du plan quinquennal 2010-2014 ait été consommé jusque-là à moins de 30%, d'où la nécessité, dit-il, de redoubler d'efforts pour faire face aux nombreuses attentes des citoyens en matière d'éducation, de travaux publics, de santé, d'eau potable, d'électricité et de gaz naturel." Si Ouyahia a tenu à accorder une importance capitale à l'APC qu'il a comparée aux traditionnels comités de village pour réguler “la vie de la cité", il a tenu aussi à sensibiliser le rôle de l'APW où la représentativité citoyenne est tout aussi importante, sinon primordiale car “c'est au niveau de l'APW que les grandes décisions sont prises pour la ventilation des crédits et des projets prioritaires". À Mila, le chef de file du RND, Ahmed Ouyahia, a usé d'un ton réconciliant dans son discours. Il dira : “Le RND ne critique personne, nous ne faisons pas dans la polémique, car nous ne sommes pas dans l'opposition." Ni les résultats des élections législatives de mai dernier, ô combien remis en cause par l'ensemble de la classe politique nationale, et moins encore la contestation naissante au sein de sa formation n'ont été abordés. M. HAOUCHINE/Kamel Bouabdellah