La situation des prisonniers islamistes passe à une vitesse supérieure. Le nombre de prisonniers en grève de la faim a augmenté d'une manière vertigineuse en l'espace d'une semaine. En effet, Plus d'une centaine de détenus ont entamé, mercredi dernier, une grève de la faim à la prison civile de Borj El-Amri, selon des informations fournies par une source du gouvernorat de la Manouba. A noter que des prisonniers de droit commun, certains appartenant au courant salafiste, arrêtés particulièrement à la suite de l'attaque contre l'ambassade américaine de Tunis et les événements du palais Abdellia, sont en grève de la faim à la prison civile de Mornaguia, dans la banlieue de Tunis. Depuis quelques jours, l'hôpital Charles-Nicole grouille des services de sécurité. Ils sont des dizaines en civil appartenant à la police nationale, la police militaire et les forces d'intervention. Leur mission est de garder en surveillance permanente deux détenus hospitalisés pour leur état critique. L'un d'eux était tombé par deux fois dans le coma avant que son état ne se stabilise grâce à son alimentation au sérum. Selon la famille du détenu hospitalisé, ce dernier a retiré à chaque fois le sérum de son bras, refusant de s'alimenter. Malgré la visite du ministre de la Justice implorant “à genoux" le détenu de manger au moins des dattes, ce dernier refusait catégoriquement. Au train où vont les choses, la situation risque, à coup sûr, de dégénérer et prendre d'autres tournures qu'il sera difficile de maîtriser. Néanmoins, des personnes détenues depuis le 26 septembre dernier dans les incidents survenus dans la région de Dkhila observent une grève de la faim depuis le 26 octobre dernier pour protester contre “leur détention arbitraire", a annoncé, mercredi, leur comité de défense. Lors d'une conférence de presse organisée au siège de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), ledit comité a imputé aux autorités judiciaires et au gouvernement la responsabilité des “conséquences" de cette grève de la faim. Il a fait part de son inquiétude face à la détérioration “alarmante" de l'état santé des grévistes “en raison du non-respect par les prisons tunisiennes des critères les plus élémentaires des droits de l'Homme", soutenant que des détenus ont été torturés. Le représentant de la LTDH dans la région de la Manouba a déclaré, de son côté, que des proches des détenus observent également une grève de la faim depuis samedi dernier en signe de solidarité. Deux mères de détenus ont vu leur état de santé se détériorer, a-t-il indiqué. Le ministère de la Justice a indiqué, dans un communiqué publié ce jeudi 22 novembre 2012, que le nombre de grévistes de la faim n'a pas augmenté mais plutôt diminué grâce à l'intervention de plusieurs parties, sans donner de chiffres.