L'Algérie obtient la très mauvaise note de 3,4 sur 10 et la 105e place en ce qui concerne l'indice de perception de la corruption (IPC) pour l'année 2012. Elaboré par l'organisation non gouvernementale (ONG) de lutte contre la corruption Transparency International (TI), ce classement, qui concerne 176 pays, note aussi l'Algérie en 10e place dans le groupe des pays arabes, (sur 18 pays notés), et à la 21e place en Afrique (sur 50 pays). “Ce score et ce classement étaient prévisibles, d'une part, parce ce que les scandales de corruption ne cessent d'éclater et que, d'autre part, non seulement l'absence de volonté politique du gouvernement à lutter contre la corruption est la règle mais, plus grave encore, des ministres en exercice — cités et/ou impliqués dans des affaires de corruption — continuent de bénéficier d'une totale impunité et de l'inertie de la justice", estime l'ONG à l'initiative du classement avant de préciser plus loin : “Si l'Algérie n'a pas bougé dans le classement, toujours dans les profondeurs de l'après-100e place, les 5 dixièmes de points “gagnés" par rapport à 2011 (de 2,9 à 3,4) sont à mettre sur le compte principalement des effets d'annonce du gouvernement, que d'une quelconque velléité à freiner l'explosion de la corruption." Aussi et tout en rappelant que l'Algérie avait obtenu, en 2011, la note catastrophique de 2,9 sur 10, la même que celle de 2010, et la 112e place, reculant de 7 places par rapport au classement de 2010, l'ONG note que “la stagnation de l'Algérie, en 10 ans de notation par l'IPC, de 2003 à 2012, est significatif de la généralisation de la corruption, généralisation qui menace gravement la stabilité et la sécurité du pays, alors que d'autres pays plus mal notés que l'Algérie auparavant, ont fait des progrès dans la lutte contre la corruption et sont maintenant mieux classés que l'Algérie". Plus précise à propos du score peu reluisant de l'Algérie sur sa lutte contre la corruption, les animateur de l'AACC considèrent que le problème majeur étant l'absence de volonté politique de combattre ce fléau : “Non seulement la volonté politique du gouvernement à lutter contre la corruption n'est toujours pas au rendez-vous, mais, plus grave, le pouvoir continue de réprimer tout élément de la société civile qui essaye de lutter contre la corruption. Il s'acharne surtout à combattre les organisations et les militants politiques et associatifs qui dénoncent la corruption et essaient de multiplier les initiatives pour la contrer." Dès lors, aux yeux des responsables de l'ONG, la lutte contre la corruption en Algérie passe par “plus de démocratie, plus de libertés, moins d'atteintes aux droits de l'Homme, le droit à l'accès à l'information gouvernementale pour tous, l'abrogation de la nouvelle loi liberticide sur les associations de janvier 2012". Concrètement parlant, faire appliquer la loi du 20 février 2006 inhérente à la lutte contre la corruption et la réviser pour la rendre plus conforme au contenu de la convention des Nations unies contre la corruption est un impératif, estime l'organisation selon laquelle “l'Algérie doit respecter ses engagements en matière de coopération internationale et ne plus s‘opposer à la mise en place de mécanismes de suivi de cette convention". N M