S'il est un élément unanimement qualifié de positif à l'issue de cette première partie de saison, c'est incontestablement le net recul du hooliganisme dans nos stades. Cela faisait longtemps que les préposés à la sécurité dans les enceintes sportives aux 4 coins du pays n'avaient pas dressé, à mi-chemin, un bilan aussi rassurant. Il y a eu, en tout et pour tout, cette bataille de rue à Béchar, entre les supporters locaux de la JS Saoura et leurs visiteurs de l'USM El-Harrach qui ne sont pas connus pour être des enfants de chœur ou les plus dociles des spectateurs. Après des échauffourées à l'intérieur même de l'enceinte du 20-Août 1955, les affrontements entre Saouris et Harrachis se sont poursuivis dans la cité pourtant calme et accueillante du sud-ouest algérien, ce qui a fait craindre le pire aux autochtones, pas vraiment habitués au hooliganisme dans sa version la plus hard. Les sanctions de la commission de discipline de la LFP, bien que considérées comme injustes par la partie bécharie, ont ensuite fait le reste. L'autre acte de violence, il est vrai de moindre envergure, s'est produit à Skikda à l'occasion de la rencontre entre la JSMS et le Mouloudia d'Oran, dans le cadre des 32es de finale de la Coupe d'Algérie. La lourde défaite (1-4) et l'élimination de la JSM Skikda a alors provoqué l'ire de ses supporters qui ont, dès lors, bombardé le terrain de pierres et de divers autres sortes de projectiles, ce qui a nécessité un arrêt de jeu lorsque le score était de trois buts à zéro en faveur des visiteurs, et l'intervention énergique des services de sécurité. Ces deux seuls faits, du reste anecdotiques dans la mesure où l'on n'a, fort heureusement, déploré aucune victime, rassurent quelque peu sur le net recul de la violence dans les stades, du moins lors de cette phase “aller" du championnat. Le fait que le stade ne soit plus désormais l'unique lieu de révolte et de défoulement de la jeunesse algérienne marginalisée, la rue ayant pris le relais, pourrait, en ce sens, en être l'une des causes. D'autant plus que les contours des plus importants enjeux de la compétition nationale, à savoir l'attribution du titre de champion, les places d'honneur qualificatives aux joutes régionales et continentales et la rétrogradation au palier inférieur, ne se dessinent que vers la fin de la phase “retour". Ce qui a, pour ainsi dire, atténué de la déception des supporters, souvent considérée comme la première étincelle d'un violent embrasement, d'où la baisse du nombre de foyers de tension et d'émeutes aux alentours des stades. Il reste, seulement, à espérer que ce soit une réelle baisse due à une véritable prise de conscience. Et non pas seulement un retard à l'allumage. R. B.