Le football algérien semble perde ses noblesses. Il n'y a pas un week-end où l'on n'enregistre pas des scènes de violence dans nos stades, malgré toutes les dispositions prises par les pouvoirs publics. Rien ne semble garantir la sécurité dans les enceintes sportives puisque ce phénomène a touché même le basket-ball, vendredi dernier, à Miliana lors de la rencontre de Coupe d'Algérie entre le WA Boufarik et le GS Pétroliers. Mais ce qui s'est passé samedi au stade du 5-Juillet est unique dans les annales du football mondial, il dépasse tout entendement. Après une journée de violence et une soirée cauchemardesque aux stades de Kouba et du 20-Août 55, c'est celui du 5-Juillet qui était le théâtre de violents affrontements entre supporters des deux camps, avant, pendant et après la rencontre USM Alger – USM El Harrach, comptant pour les quarts de finale de la Coupe d'Algérie. Des énergumènes se sont même attaqués aux agents du service d'ordre, dépassés ce jour-là. Des supporters harrachis ont même réussi à prendre le dessus sur les policiers, avec un corps à corps, d'où la panique qui a pris le dessus dans un climat indescriptible. Les techniciens de l'ENTV ont dû leur salut qu'à leurs jambes, abandonnant leurs matériels. Ils ont même frôlé la catastrophe. La diffusion du match a dû être interrompue puisque des énergumènes se sont même attaqués aux matériels de retransmission, deux caméras ont été balancées du haut de la tribune causant des dégâts considérables, et il a même été signalé plusieurs blessés. Ces hooligans d'un autre genre, dont la plupart des mineurs, sont passés à l'action, détruisant tout sur leurs passages. Sièges, barres, lampadaires… Tout est passé. Qu'en est-il alors de l'organisation de la rencontre ? Qui est responsable de ce «massacre» ? Les services de sécurité étaient dépassés par l'ampleur des événements, la ligue a une part de responsabilité sur ce qui s'est passé au stade 5-Juillet. Trois rencontres à Alger, en un seul après-midi, c'est un risque à prendre, car encadrer ces trois stades au même moment, dans une même ville, était périlleux. Aucune circonstance atténuante ne peut être accordée à ses voyous, à l'avenir incertain. L'Etat doit agir énergiquement et doit frapper fort pour permettre aux vrais amoureux de la balle de retrouver la quiétude dans les stades. Ce n'est pas par des slogans ou des séminaires sur la violence dans les stades que nous allons éradiquer ce fléau. Ce dernier est partout, dans la rue, à l'école, dans tous les lieux publics et aussi donc, dans les stades qui sont un lieu de rassemblement et de défoulement qui profite à des voyous qui s'attaquent à de honnêtes gens. Devant le manque d'imagination des responsables du football, l'absence d'une autorité forte et une main de fer de l'Etat, la violence a encore de beaux jours dans nos stades…