Résumé : Je relisais mes notes. L'histoire était marquée d'exploits féminins. Que veut-on de plus ? La femme avait déjà prouvé qu'elle pouvait aller aussi loin, voire bien plus loin que l'homme. Je parle de la manifestation qui se préparait à Youcef le soir même. Ce dernier me met en garde. Depuis quand le combat féministe a-t-il commencé ? Je répondis sans hésiter : - Depuis bien plus d'un siècle aux Etats-Unis et en Europe. -Bien, n'estimes-tu pas que tout ce temps écoulé fut assez suffisant pour l'adhésion totale de la femme dans la société ? -Si... je crois même que c'est grâce au courage des premières manifestantes que nous avons atteint le stade actuel, mais la lutte continue et continuera tant que la femme est toujours discréditée. Tu imagines un peu ces femmes harcelées continuellement par leurs supérieurs. Elles vivent un calvaire inimaginable. Je parle particulièrement de celles qui sont dans le besoin et doivent gagner leur vie et le pain de leurs enfants. -N'empêche qu'il y a aussi celles qui sont pour la promotion canapé. -Elles sont parfois contraintes de passer par là. -Hum... je n'aime pas dire du mal, mais ce sont ces femmes qui ouvrent la porte à toutes les suspicions. -Youcef, voyons ! Tu changes totalement de sujet. Je te parlais juste de la manifestation prévue par cette association. -Mais je crois que tu as déjà pris le parti de ces femmes. Que veux-tu que je te dise, moi ? Que tu ne devrais pas te mouiller là-dedans ? Tu ne m'écouteras pas... Alors ? Il hausse les épaules : -Fais ce que tu veux mais fais gaffe, il y a toujours des remous dans ces actions. Je lui tire la langue et m'en vais préparer le dîner. Ma mère était repartie, et Mehdi qui commençait à marcher s'accroche aux pieds de la table et des chaises de cuisine. Je demande à Youcef, qui regardait la télé au salon, de le garder auprès de lui. -Mais j'ai un travail fou, me lance-t-il. -Moi aussi, figure-toi. Il secoue la tête : -Ma parole, on dirait que tu prends plaisir à me contrarier. -Je suis occupée moi aussi, Youcef, une femme active est bien plus occupée qu'un homme, et un enfant a besoin de ses deux parents. -Ah ! Tu viens de débiter une phrase intéressante ma chère... Où étais-tu donc ces derniers temps ? Tu as bien délaissé ton foyer et ta petite famille. Je fais la moue : -Juste un moment. J'étais trop prise. Heu... je suis toujours prise par mon boulot. Ta femme est sollicitée. Elle devient une plume connue. N'en es-tu pas fier ? Il hausse les épaules : -Je suis fier d'elle parce qu'elle est mon épouse et la mère de mon fils. Pour le reste... Touchée, je deviens écarlate et, les mains sur les hanches, je m'écrie : -Donc, tout ce que je suis en train d'édifier, toute cette masse de travail quotidien, tous mes projets et mes ambitions ne sont rien pour toi. -Désolé, je suis un peu perturbé ces derniers temps et bien trop fatigué pour te tenir tête. Alors s'il te plaît... Mehdi se heurte à un meuble et tombe. Je cours dans la cuisine en criant : -Tu vois ce que tu as provoqué... Il ne répond pas. Je me penche et soulève Mehdi dans mes bras. Il avait un bleu au front et des larmes coulaient telles des perles sur ses joues roses. Je le serre tendrement contre moi : -C'est fini, ne pleure plus, maman est là... Youcef me rejoint et me le prend des bras : -Là... là... ce n'est rien mon fils...Papa est là. Je lui jette un regard meurtrier : -Papa est là. Maintenant qu'il est tombé, il n'a plus besoin de toi. Youcef prend Mehdi et se dirige au salon, alors qu'une odeur de brûlé emplissait la cuisine : -Oh zut ! mon ragoût a pris feu, m'écriais-je. -Bravo... bravo... Nous aurons un dîner en feu d'artifice. -Tais-toi donc Youcef, c'est de ta faute si notre dîner a brûlé. -Je sais, je sais...C'est toujours la faute aux hommes les erreurs des femmes. Et vous voulez encore plus. Que Dieu ait pitié de nous. (À suivre) Y. H