Les élections sénatoriales du 29 décembre furent une véritable foire, à Mila, où les voix des soi-disant grands électeurs se monnayaient sur la place publique. En effet, tout était présent, au siège de la wilaya où s'est déroulée l'opération élective, sauf la démocratie, la conscience, l'éthique et le sens de responsabilité. Convoqués pour élire le représentant de la wilaya au Sénat, les élus locaux se sont transformés en de sinistres maquignons, négociant financièrement leur voix avec les candidats en lice ou leurs représentants. Selon les indiscrétions qui nous ont été faites, et elles sont nombreuses et toutes concordantes ; les voix sont vendues entre 10 et 20 millions de centimes. Cela est appelé dans le jargon de ces tristes marchands politiques “vote utile" pour reprendre l'expression de l'un des candidats qui, après avoir bien pesé ses chances de réussite, a demandé à ses alliés de capitaliser leur voix. C'est horrible comme réalité si on sait que ces individus sans scrupules vont présider aux destinées de la population pendant cinq longues années. Aussi, on est en droit de s'inquiéter profondément, dès à présent, sur les intérêts du citoyen, car des agissements de ce genre ne sont pas pour augurer du bien. Pour en revenir aux résultats de la consultation, le candidat du RND, Benseghir Abdelkrim, homme d'affaires, a été élu sénateur par 288 voix, devançant largement ses deux principaux concurrents du MPA et du FLN, qui ont obtenu respectivement 155 et 144 voix. À Annaba, c'est sans surprise réelle que Chebli Bachir, élu FLN, a remporté, samedi, sur son concurrent direct Farouk Djeraïa du FND, le siège de représentant au Sénat de la wilaya. Les résultats de cette élection, très attendus par la population locale, ont vite fait le tour de la ville dès 19h et faisaient l'essentiel des discussions de la rue annabie. Le choix porté sur Chebli Bachir par 113 sur les 281 grands électeurs de la wilaya a été applaudi par bon nombre de citoyens au vu de la respectabilité dont il jouit dans la ville chef-lieu mais aussi dans la plupart des communes de la wilaya, où il a la réputation d'être un homme à principes. Par ailleurs, sur les quatre postulants dans la wilaya de Souk-Ahras, à savoir Aouidjia Azzedine (FLN), Zoubir Touafchia (AHD 54), Bachir Bechaïria (RND), c'est Touafchia, l'actuel maire de Hanencha sous la bannière AHD 54 qui a décroché le siège de sénateur avec 161 voix alors que son parti ne compte que 33 élus. Le parti FLN, quant à lui, est arrivé en deuxième position avec 109 voix, suivi de près par le RND, avec 95 voix. À Oum El-Bouaghi enfin, le candidat du parti du FLN, Aziz Bezzaz, a remporté samedi l'élection pour le siège du Conseil de la nation par 180 voix, devançant le candidat du RND de 11 voix. 493 élus sur 506 ont voté. L'on a enregistré, lors du dépouillement 36 bulletins nuls. Cinq candidats se sont présentés à cette élection, quatre appartenant à des formations politiques qui sont le FLN, RND, MPA et PVA ainsi qu'un candidat indépendant.