L'oisiveté, le désœuvrement, la déperdition scolaire, la démission de la famille et des pouvoirs publics sont les principales raisons qui poussent les jeunes à consommer de la drogue, selon les conclusions de cette association. La forte consommation de drogue par des jeunes Algériens inquiète sérieusement plusieurs mouvements associatifs dont la Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche). Ainsi, un forum a été organisé, hier, au siège du quotidien DK News, à Alger, pour faire le point sur la campagne qui avait pour thème “pour une Algérie sans drogue" lancée, il y a un an, par cette association. Après avoir parcouru 10 000 km et visité 15 villes, 10 universités et un centre pénitenciaire pour enfants, les initiateurs du projet ont conclu que l'oisiveté, le désœuvrement, la déperdition scolaire, la démission de la famille et des pouvoirs publics sont les principales raisons qui poussent les jeunes à consommer de la drogue. Face à ce fléau de plus en plus préoccupant, la Forem tire la sonnette d'alarme. Le président de la Forem, Mostefa Khiati, reconnaît que “le bilan de la campagne est mitigé". “En 2012, les forces de sécurité ont saisi plus de 100 tonnes de cannabis, contre 70 tonnes l'année d'avant, et près de 10 kg de cocaïne. Nous ne savons pas comment interpréter ce chiffre. L'évolution du taux de saisie serait-elle un bon signe ou, au contraire, un signe alarmant sur la circulation de ce poison dans notre société ? Mais une chose est sûre : notre pays est passé de pays de transit à un pays de consommation de la drogue", souligne le président de la Forem. Pour sa part, Mihoub Mihoubi, avocat, fait savoir que l'initiative a permis de s'imprégner de la réalité du terrain et de prendre conscience de la gravité de la situation, précisant que durant leur périple, les membres de la caravane ont tenu des rencontres dans les universités, les maisons de jeunes et les stades pour discuter avec les jeunes et tenter de comprendre les raisons de leur dépendance à la drogue. De son côté, Faouzi Ousidir, professeur à l'université, a indiqué que durant toute l'année, la caravane de sensibilisation a distribué des prospectus et essayé de sensibiliser les jeunes sur les dangers de la drogue. Il a ajouté que l'équipe a “profité des élections législatives pour nous rapprocher des candidats à l'APN en leur distribuant un communiqué dans lequel nous les invitions à prendre en charge ce fléau qui gangrène notre société. Mais nos appels sont restés vains". L'ex-championne de judo, Salima Souakri, qui a participé à la campagne de sensibilisation, a, quant à elle, insisté sur les motivations qui poussent les jeunes à s'intoxiquer. “De nos jours, le phénomène de la drogue touche toute les couches sociales et toute les tranches d'âge. Car même les enfants deviennent adeptes". “Durant notre tournée, nous avons remarqué que les mêmes raisons sont évoquées par les toxicos. Tous les jeunes se sont accordés à dire que le vide, l'absence de prise en charge, l'accessibilité des drogues, l'amour de l'aventure sont les principales motivations qui poussent les jeunes à se droguer", explique-t-elle. Les membres de la caravane n'ont pas l'intention d'en rester là. “Nous allons continuer à sillonner le territoire national et tenter de toucher le maximum de jeunes. Nous allons aussi faire appel à d'autres personnalités du monde du sport pour participer à la campagne. De plus, nous allons éditer un livre blanc dans lequel on trouvera les témoignages des personnes qui ont participé à la campagne et ceux de jeunes qui ont touché à ce poison et qui ont réussi à s'en sortir et d'autres qui se battent toujours pour essayer de décrocher", conclut Salima Souakri. D S