Les corps communs et ouvriers professionnels de la santé publique dénoncent l'attitude “méprisante" de la tutelle qui ne répond qu'aux doléances du corps médical et paramédical. L'appel de la Fédération nationale de la santé publique, affiliée au Snapap pour une grève nationale de trois jours, a eu un écho favorable. La mobilisation des corps communs, ouvriers professionnels et paramédicaux était au rendez-vous. Il faut dire, cependant, que les hôpitaux et les différents établissements de santé publique n'ont pas été totalement paralysés car les adhérents des autres syndicats étaient de service. C'est le cas notamment au niveau de la capitale où le taux de suivi n'a pas dépassé les 65%, selon le premier responsable de la fédération. Ce dernier expliquera que la mobilisation est beaucoup plus large au niveau des autres wilayas du pays telles que Tlemcen 80%, Béjaïa 70% qu'au niveau des CHU et autres établissements de santé publique de la wilaya d'Alger. “Le taux de suivi recensé en ce premier jour de débrayage varie entre 55 et 56% pour Alger. Le CHU Parnet, l'EPSP de Rouiba et la clinique des brûlés sont entre autres les structures les plus touchés par la grève", nous dit Miloud Benmessaoud. Et de regretter que les précédentes actions de protestation et rencontres avec les responsables de tutelle n'aient toujours pas abouti à la fin du bras de fer engagé depuis plusieurs mois déjà. Pourtant d'autres personnels du secteur de la santé publique ont réussi à se faire entendre et à arracher des engagements écrits des responsables de tutelle. “Pourquoi pas nous alors ? Serait-ce un signe de mépris à notre fonction de simples ouvriers professionnels, agent d'administration, chauffeurs ?" s'interroge un groupe de grévistes rencontrés à l'hôpital Nafissa-Hamoud (ex-Parnet). “Il ne faut pas croire que seuls les médecins et les paramédicaux peuvent paralyser les hôpitaux. L'agent d'administration qui s'occupe des admissions à l'hôpital et des sorties, l'agent de sécurité, le cuisinier, l'appariteur et le chauffeur ont, eux aussi, leur mot à dire", fulmine une gréviste. Et d'ajouter : “Un hôpital, ce n'est pas uniquement des prestations médicales. Il ne peut pas fonctionner sans les corps communs et les ouvriers professionnels. Il faudrait donc les réhabiliter et ne pas les exploiter." Pour rappel, la fédération réclame entre autres : la révision du statut particulier de ces corps, l'intégration des contractuels, l'octroi de primes et une révision salariale. M B