Pour pallier le manque d'eau potable dans le pays, l'Algérie a décidé de miser sur des usines de dessalement d'eau de mer. Dix stations sont déjà en service dans le pays. Un nombre que les autorités comptent augmenter à 43 à l'horizon 2019 pour répondre aux besoins domestiques nationaux. Lancé en 2005, ce plan détaillé porte sur 30 stations monobloc et 13 méga stations dans le nord du pays en vue de produire 2,26 millions de m3/j d'eau dessalée d'ici 2019. Sur les 13 stations prévues par le programme de l'Etat, dix unités sont opérationnelles, à savoir celles de Kahrama à Oran en 2005 (90 000 m3/j), Bousfer en 2005 (12 480 m3/j), El-Hamma à Alger en 2008 (200 000 m3/j), Skikda début 2009 (100 000 m3/j), Béni Saf à Aïn Témouchent en 2010 (200 000 m3/jour), Souk Tleta à Tlemcen début 2011 (200 000 m3/j), Fouka à Tipasa fin 2011 (120 000 m3/j), Mostaganem début 2012 (200 000 m3/j), Honaine à Tlemcen 2012 (200 000 m3/jour) et Cap Djinet à Boumerdès 2012 (100 000 m3/jour) ; 1,4 million de mètres cubes/jour au total ; de quoi alimenter près de 10 millions d'habitants et couvrir ainsi les besoins de 10 villes côtières d'1 million d'habitants chacune. Cette capacité a été obtenue au prix d'un énorme retard. Les stations restantes sont en phase de réalisation, soit celles de Ténès (200 000 m3/jour), Oued Sebt à Tipasa (100 000 m3/jour), Magtaâ à Oran (500 000 m3/jour), selon le ministère de l'Energie et des Mines. Le dessalement de l'eau de mer a été l'ultime solution pour l'Etat. Cette eau pérenne dessalée constitue une solution de “rechange" pour les villes du nord du pays souvent surpeuplées. Une capacité de 1,4 million de mètres cubes/jour opérationnelle Avec l'installation des stations de dessalement, les citoyens pourraient profiter régulièrement d'une eau de même qualité que celle conventionnelle, explique-t-on au ministère des Ressources en eau. Les eaux des barrages seront ainsi orientées vers les régions accusant un déficit en eau potable et vers l'irrigation d'appoint des terres agricoles, notamment dans les Hauts-Plateaux. L'agriculture sera le deuxième bénéficiaire de la stratégie de dessalement. Les eaux de barrage seront réaffectées notamment à l'irrigation d'appoint dans les Hauts-Plateaux, les villes en retrait et les régions à vocation céréalière. Les barrages assureront ainsi de l'eau pour l'agriculture des plaines côtières et intérieures du nord du pays. L'objectif de l'Algérie d'assurer une autosuffisance hydrique reste d'actualité et s'inscrit dans le plan quinquennal 2010-2014 qui prévoit, rappelle-t-on, une enveloppe de 870 milliards de dinars avec comme objectif la poursuite du programme de dessalement d'eau de mer. Certes, le dessalement de l'eau de mer est une solution pour remédier au manque d'eau potable, néanmoins, ce procédé, très consommateur d'énergie et susceptible d'être polluant, notamment par les rejets de saumure, doit être mieux maîtrisé et amélioré dans un souci de préservation des ressources écologiques, marines et d'une diminution des impacts environnementaux en général, estiment de nombreux experts. Une énergie de substitution au gaz, à terme, pour faire fonctionner les usines de dessalement mérite réflexion. S. S.