Les armées française et africaines restaient vigilantes hier à Gao, la plus grande ville du nord du Mali, théâtre pendant quatre jours de violences de la part des groupes islamistes armés qui ont réussi à s'y infiltrer et promis d'y rester pour combattre “les mécréants". La vigilance est d'autant plus grande que les djihadistes du nord du Mali ont reçu le soutien d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), basée au Yémen, qui a qualifié “la croisade contre l'islam" menée par la France de “déclaration de guerre contre l'islam et les musulmans". “Soutenir les musulmans au Mali est un devoir pour tout musulman capable de le faire", affirme un communiqué d'Aqpa, précisant que les musulmans peuvent “payer de leur vie ou contribuer financièrement" au djihad (guerre sainte). Une guerre “plus obligatoire pour les musulmans les plus proches" du théâtre des combats, “pour ceux dont la France a utilisé le territoire pour lancer" son opération et “pour les musulmans vivant dans les pays qui aident la France dans cette croisade", selon l'organisation. A Gao, à 1 200 km au nord-est de Bamako, où ont eu lieu vendredi et samedi les premiers attentats-suicide de l'histoire du Mali, ainsi que des combats de rue opposant dimanche des groupes de djihadistes à des soldats maliens et français, la situation reste tendue. Les soldats eux-mêmes étaient très nerveux, ne quittant pas leurs armes, les Nigériens arborant casque et gilet pare-balles. Quelques coups de feu ont été entendus vers 10h30, sans qu'il soit possible de connaître leur provenance. R. I./Agences