Les étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle de l'audiovisuel (ISMAS) reprendront les cours dimanche prochain. Le ministère de la Culture a retiré sa plainte à l'encontre des quinze étudiants et a promis d'œuvrer avec le ministère de l'Enseignement supérieur pour muer le DEUA en une licence. Au bout du onzième jour, les étudiants de l'ISMAS ont mis fin à la grève de la faim, mercredi dernier. Ils reprendront les cours dimanche prochain. “Nous avons décidé d'arrêter, car, cela a pris une grosse tournure (santé des étudiants). Mais, aussi, pour l'ouverture d'un dialogue avec le ministère de la Culture", nous a confié, hier, Ali Mizi, étudiant. Et d'expliquer : “Cette grève de la faim a été initiée dans le but de briser le silence des autorités concernées pour pouvoir dialoguer et nous faire entendre". Ces étudiants ont réussi à avoir gain de cause, dans la matinée de jeudi dernier. Les représentants du ministère de la Culture et Abdelaziz Benmahdjoub, directeur de l'ISMAS, se sont réunis avec les représentants des étudiants, de 12h à 20h, “pour trouver des solutions aux problèmes", nous a indiqué Rabah Hamdi, inspecteur général au ministère de la Culture. De cette réunion est née une commission conjointe entre les étudiants et le ministère de la Culture qui va œuvrer à trouver une alternative à la question du diplôme. “Nous allons essayer de convaincre le ministère de l'Enseignement supérieur pour remplacer le DEUA par l'équivalent d'une licence comme cela est le cas pour l'Institut de musique", a encore fait savoir Rabah Hamdi. Cette nouvelle formule consistera à changer le cursus de l'institut en “quatre années au lieu de trois ans". Concernant les autres revendications, à savoir la formation, les moyens techniques et la vie sociale et culturelle, “dans la journée de lundi prochain, nous reprendrons la réunion avec les représentants des étudiants et nous discuterons de ces axes point par point", a-t-il précisé. A rappeler que le ministère de la Culture a poursuivi en justice, la semaine dernière, quinze étudiants, et une procédure de renvoi de l'ISMAS a été enclenchée. “Ces étudiants ont été renvoyés de l'école lors d'un conseil de discipline. Mais ils ne voulaient pas quitter les lieux. Alors, nous avons fait appel à la justice", a-t-il justifié. Et d'ajouter : “La ministre a retiré la plainte. Nous avons demandé à ces étudiants de nous faire part d'un recours pour étudier leur dossier". Il a aussi expliqué que cette affaire a pris de l'ampleur car “le dialogue a été interrompu. Maintenant, les étudiants reprendront leurs cours normalement et tout rentrera dans l'ordre". Cet arrangement a été accueilli avec “un grand soulagement. Pour les revendications, nous allons voir les possibilités envisageables et les priorités. Cette commission a été institué et devra rendre ses conclusions dans un mois", a fait valoir Ali Mizi. Et d'appuyer : “Nous avons remporté le premier round, mais pas la bataille !". Quant à l'état de santé des grévistes de la faim, “nous sommes en train de nous rétablir et notre santé se stabilise", a-t-il ajouté. Pour rappel, les étudiants de l'ISMAS ont entrepris, le 24 février dernier, une grève illimitée de la faim pour “se faire entendre par le ministère de la Culture sur leurs revendications". Khalida Toumi, avait “promis" en 2011, de revoir quatre ateliers initiés par son ministère portant sur : le changement du DEUA en diplôme reconnu, une meilleure formation, un nouveau matériel technique et l'amélioration de la vie culturelle et sociale. D'autre part, le ministère et l'administration de l'ISMAS ont accusé les étudiants d'avoir entrepris cette grève pour d'autres raisons, notamment celle d'échapper au conseil de discipline qui a décidé du renvoi de quinze étudiants. Cette bataille entre les deux parties a généré une décision de fermeture provisoire de l'institut par le ministère de la Culture le 28 février dernier. H M