Pour le symbolique : l'immense Palais du peuple de Pékin totalement dévoué a désigné le nouveau dirigeant du PCC (Parti communiste chinois), Xi Jinping, comme président de la République populaire de Chine. Un résultat sans surprise, puisqu'il était le seul à se présenter, les délégués devant seulement lever la main et applaudir. Le nouvel homme fort de Pékin obtient un mandat de 5 ans, sa réélection en 2018 paraît déjà certaine. Inconnu du grand public chinois mais appartenant à la caste des “princes rouges", les familles qui ont hérité des pouvoirs politiques, militaires et économiques du grand “timonier" que fut Mao Tse-Tong, Xi Jinping est réputé proche des militaires. Fils d'un révolutionnaire communiste, il a subi durant son enfance les affres de la fameuse révolution culturelle avant de se propulser dans la hiérarchie du parti, grâce, entre autres, à son sens de la communication. Sa devise : une Chine puissante sur les plans non seulement économique mais aussi militaire. Xi Jinping a promis d'opérer des changements dans la continuité. Mais il doit tenir compte des nouvelles exigences sociopolitiques des Chinois. D'abord, résoudre l'épineuse problématique d'un pays à deux vitesses : d'un côté les 350 à 450 millions qui profitent de la nouvelle Chine, deuxième puissance économique mondiale, et le milliard confiné dans les campagnes livré au temps du bol de riz. Ensuite, et c'est la conséquence des deux Chine, celle des riches et des classes moyennes et le pays profond des pauvres, Xi Jinping est attendu sur deux autres dossiers brûlants : la corruption et la répression. Pourra-t-il vraiment faire le ménage ? Le peuple chinois lui-même n'y croit pas et s'organise en dehors des structures du PCC, malgré la répression. Pour la corruption, c'est vraiment un sujet important, le peuple chinois y est très attentif aujourd'hui, d'autant que ceux qui sont aux commandes se partageaient le butin en toute impunité. Des Chinois de plus en plus nombreux revendiquent ouvertement de la transparence et des contrepoids au système en place. La population ne supporte plus la répression et la corruption. Ça va être difficile pour le nouveau numéro un qui sait que le taux de croissance de la Chine a atteint ses limites et qu'elle ne doit plus compter sur les exportations. D. B