Le leader du Likoud, qui redevient chef du gouvernement dix ans après avoir quitté le poste, est connu pour ses positions intransigeantes vis-à-vis des Palestiniens et de ses autres voisins arabes. Benjamin Netanyahu dit “Bibi” est un faucon hostile à toute concession substantielle, même si aux Etats-Unis où il est connu, l'establishment de Washington caresse l'espoir qu'il saura adopter une démarche pragmatique. Les officiels américains rappellent que farouche opposant aux accords israélo-palestiniens d'Oslo (1993), “Bibi” a été contraint de céder aux pressions américaines en concluant deux accords avec Yasser Arafat, chef de l'OLP, lorsqu'il était Premier ministre (1996-1999). À voir. Une fois assassinés 1 300 Palestiniens (les deux tiers des femmes et des enfants), blessés 4 000 personnes et détruits autant de maisons et d'infrastructures publiques (centres de santé, écoles et mosquées). Ultra convaincu et qui s'assume sans état d'âme, “Bibi” incarne le retour au pouvoir de la droite dure, hostile à la création d'un Etat palestinien réellement indépendant et partisane d'une annexion des territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967. Son passé parle pour lui. Lorsqu'il est nommé en 1996, il devient le plus jeune des chefs de gouvernement israélien et le premier à être né après la création du pays, en 1948. Et il s'est montré plus sioniste que les fondateurs de cette idéologie colonialiste et génocidaire. Ce qui lui a valu le titre d'“enfant terrible” de la droite nationaliste. D'ailleurs, c'est son inclinaison pour les mesures extrêmes vis-à-vis des Palestiniens qui a fait le lit de son ascension fulgurante sur la scène israélienne. Il est devenu en 1992 chef du Likoud et leader de l'opposition, alors qu'il est née en Israël en 1948. Sa recette, c'est un pur produit de l'élite ashkénaze qui a fondé Israël. Et contrairement aux autres membres de l'establishment israélien, “Bibi” a passé sa jeunesse aux Etats-Unis où il s'est bien connecté avec les lobbys juifs américains. Pour les israéliens, il a toujours paru comme l'homme de la providence lorsque leur pays se trouve à la croisée des chemins. Ses détracteurs l'appellent “l'illusionniste”, c'est un beau parleur et plus populiste que lui, il n'y en a pratiquement pas. Il sait manier les moments graves. C'est d'ailleurs comme cela qu'il a réglé son compte à Kadima de Livni en remportant 27 sièges, contre 12 seulement dans la législature précédente. Kadima et le parti des travaillistes ont envahi Gaza dans l'espoir de redorer leur blason et c'est le Likoud qui ramasse la mise ! Pourtant ce parti était jusqu'ici en déconfiture. Dix ans après avoir quitté le devant de la scène politique, “Bibi” rejette encore un retrait de la Cisjordanie, une partition de Jérusalem et un Etat palestinien jouissant des attributs de la souveraineté. Il a même promis de faire tomber le Hamas à Gaza. Ce qui sous-tend la reprise de l'offensive contre les Gazaouis. En outre, “Bibi” qui n'a pas la majorité devra gouverner avec ses alliés ultra religieux et la parti des russophones encore plus radicaux que les religieux sur le thème du “Grand Israël” et de la colonisation en Cisjordanie. Que va faire la nouvelle administration de Barack Obama ? Et que vont faire les régimes arabes qui ont établi des relations avec Israël ? D. Bouatta