Réagissant au dernier communiqué d'Aqmi soutenant le mouvement de contestation des chômeurs du Sud, le représentant de la Coordination nationale pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) au niveau de la wilaya de Laghouat, Belkacem Khancha, a estimé qu'“ils sont libres de dire ce qu'ils veulent, nous n'avons aucune arrière-pensée politique". Pour lui, la présence forte remarquée des salafistes, des familles des disparus et des militants du FFS lors de la manifestation de ce samedi ne le dérange pas. “Notre manifestation était ouverte à tout le monde, et nous ne pouvions pas interdire à qui que ce soit d'y prendre part, nous qui avions souffert d'exclusion par le passé", tout en rappelant qu'un handicapé est toujours en prison, accusé d'avoir agressé deux policiers. “Comment un handicapé peut-il agresser deux policiers à l'arme blanche ?" s'interroge-t-il, avant de faire remarquer que la majorité des animateurs du mouvement des chômeurs ont déjà fait de la prison et ont eu des tracas avec l'administration locale et la justice. Belkacem Khancha martèlera que son mouvement a des revendications d'ordre social bien claires et que les autorités locales et même centrales les connaissent. Il s'agit, notamment, de mettre un terme à ce qui est qualifié d'esclavage exercé par les sociétés de placement, de garantir une plus grande transparence dans le travail de l'Agence nationale de l'emploi et de faire participer les représentants des chômeurs dans tout le processus, mais aussi de revoir la formation et l'enseignement dans les villes du Sud où il y a beaucoup de choses qui ne tournent pas en rond. Quant aux tentatives de récupération politique, les animateurs du CNDDC ne cachent pas la pression exercée sur eux de toutes parts. “On nous accuse de travailler pour le compte du Qatar, et même des Juifs. Certains sont même allés jusqu'à affirmer qu'on avait tenu une rencontre à Genève, en Suisse, pour prendre les instructions en vue de faire bouger les choses dans le Sud. On nous accuse de velléités séparatistes. Tout cela ne fait que renforcer notre conviction d'aller de l'avant, car nous dérangeons, donc nous sommes sur la bonne voie", affirme Tahar Belabbès, le coordinateur national du CNDDC qui n'écarte pas, toutefois, que son mouvement ne se transforme en machine politique, si le gouvernement ne prenait pas la mesure du mécontentement qui gagne de plus en plus les jeunes chômeurs et qui est en train de rassembler tous les jeunes mécontents à travers le pays. Le tout est de savoir si ces jeunes parviennent à s'imposer en tant que force représentative, reconnue et activant dans la légalité, ou si, par contre, ils devraient succomber aux tentations politiciennes et devenir des outils entre les mains d'autres partis ou d'autres organisations. A. B.