Résumé : En allant récupérer sa sœur du lycée, Azad la surprend avec un homme âgé. Ce dernier ne se fera pas prier pour la pousser brutalement hors de son véhicule, avant de s'enfuir. Le jeune homme porte secours à sa sœur, avant de la sommer de lui dire qui était cet énergumène qui était venu l'attendre à sa sortie du lycée. Katia se met à pleurer. Elle hoche la tête : - Je... je sais qu'il est plus âgé que moi, et je... - Plus âgé que toi ? Te rends-tu compte qu'il a bien plus que l'âge de notre père ? Cet homme a fait sa vie. Il doit avoir des enfants adultes, des enfants mariés. Il doit même avoir des petits-enfants. Tu sors avec un grand-père. Tu as dix-sept ans, dix-sept années Katia ! Elle pleurait toujours, et il reprend doucement : - Tu n'as pas pu te faire des amis de ton âge ? Elle secoue sa tête : - Ce n'est pas ça, cet homme est très gentil avec moi. - Ah ! Nous y voilà ! Il est gentil. En échange de quoi ? De tes beaux yeux ? De ta jeunesse ? De ton innocence ? Katia avait rougi jusqu'à la racine des cheveux. Elle balbutie : - Azad, ne m'accuse pas. Je... nous n'avons rien fait de mal. Cet homme a su garder ses distances avec moi. - Oui, je vois. Il garde ses distances, il vient t'attendre, il t'embrasse, il te caresse la joue... et quoi encore ? Elle rougit davantage. - Ce n'est pas ce que tu crois. Je... je voulais juste avoir quelqu'un à qui me confier, quelqu'un à qui parler. - Et moi ? Tu ne peux pas te confier à ton frère ? Elle hoche la tête : - Cela fait à peine quelques jours depuis que tu es rentré. Je... je me sentais si seule, si délaissée... - Tu ne comprends donc pas, s'emporte encore Azad. Tu ne comprends donc pas que cet homme voulait abuser de ta naïveté, tu ne connais encore rien à la vie ni aux agissements de ces vieux démons, qui ne ratent aucune occasion pour tenter de revivre “une jeunesse", de rattraper le temps perdu. Ils sont sans scrupules, ils ne pensent qu'à eux. Et tant pis pour la pauvre innocente qui sera leur victime. Essoufflé, il se tut et regarda Katia, qui avait baissé la tête et pleurait à chaudes larmes. Il eut alors pitié d'elle. Sa sœur n'avait pas sa résistance. Elle manquait d'affection et avait flanché devant le premier homme qui pouvait lui rappeler son père. Bien sûr, elle ne connaissait encore rien aux agissements de ce vaurien. Il aurait pu se moquer d'elle et la jeter en pâture à d'autres chiens galeux. Il tendit la main et lui relèva le menton : - Depuis quand connais-tu ce salopard ? Elle s'essuya les yeux et répondit d'une petite voix : - Depuis... depuis quelques semaines. - Ah ! Il a dû faire le pied de grue devant le lycée des jours durant pour repérer sa proie. Elle pleurait toujours, et entre deux hoquets elle lance : - Cela s'est passé un soir. Il pleuvait à torrents, et il a gentiment proposé de nous déposer chez nous, moi et deux de mes camarades de classe. - Ensuite ? - Ensuite, il est revenu le lendemain et m'a proposé de me déposer. J'ai refusé, je ne voulais pas monter dans sa voiture, mais il avait insisté. Il était revenu en fin de journée, et je n'ai pas su le repousser. - Tu es partie avec lui, iI t'a déposée à la maison. Pour lui, la chasse avait été bonne. C'était le début d'une relation. Il connaissait très bien le terrain, il lui fallait juste un peu de patience pour arriver à ses fins. J'espère que les choses ne sont pas allées plus loin. Elle rougit encore et secoue sa tête : - Non, il n'y avait rien eu entre nous, absolument rien. Il me déposait juste non loin de notre maison. - C'est tout ? tu es sûre? - Oui... heu... hier, on a fait un tour, juste un petit tour pour changer. Il avait pris un autre itinéraire. - Hum... il voulait tester ta réaction. Une fois... deux fois... la troisième aurait été la bonne pour lui. (À suivre) Y. H.