L'information rapportée par le magazine Jeune Afrique sur une série de perquisitions menée par le Département de renseignement et de la sécurité (DRS), le 25 mars, entre autres dans les différents domiciles de l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, n'a pas suscité tellement de commentaires dans le microcosme oranais tant les priorités sociales sont à chercher ailleurs. La corruption en Algérie et plus particulièrement derrière les vitres teintées de Sonatrach n'a pas d'emprise sur les Oranais dont la plupart semblent se désintéresser du sujet, appréhendant d'avance l'impasse politico-judiciaire où va s'enfoncer le dossier. Un climat semblable à celui de mars 2010 où la rue locale a tout simplement décidé de zapper l'information relative à l'arrestation de six cadres de Sonatrach Aval dans une affaire de passation de marché en violation du code des marchés publics. Pourtant, le seul lien qui relie le scandale Sonatrach 2 à Oran est celui de la présence de l'ancien dignitaire du régime dans ses murs puisqu'il y possède des propriétés et qu'une partie de sa famille y réside. Depuis le début de l'enquête “algérienne", on suit attentivement les traces de Chakib Khelil, de ses déplacements et on scrute le moindre de ses gestes. L'envoyant parfois à Alger ou à Oran au chevet de sa mère souffrante, l'ex-ministre, et malgré tout le battage médiatique fait autour de lui, se déplace librement sur le territoire, ne faisant pour l'instant l'objet d'aucune mesure judiciaire restrictive. Ce qui est certain, c'est que l'homme est rentré sur le territoire national à partir de l'aéroport international d'Oran Ahmed-Ben-Bella, il y a un peu plus d'une dizaine de jours ; démentant au passage Ould Kablia qui affirmait que M. Khelil n'est pas en Algérie et qu'il a rendu visite à sa mère dans une villa familiale sise à Canastel, l'un des quartiers les plus cotés d'Oran. On lui prête également d'autres propriétés dans la ville et la rumeur évoque avec insistance des appartements haut standing dans les tours Mobilart. Il se serait déplacé à Tlemcen et à Alger avant de revenir sur Oran où il jouirait toujours des avantages liés à son ancien rang. Ainsi, on parle d'un coup de téléphone qu'il aurait donné à un responsable régional pour lui régler un problème lié à une connexion Internet. Chakib Khelil, et après deux jours de la perquisition de ses propriétés oranaises, a quitté, mercredi, Oran à destination de Paris prenant le vol à l'aéroport international Ahmed-Ben Bella sans pour le moins être inquiété puisque, dit-on, il n'est pas sous le coup d'une interdiction de quitter le territoire ni d'un quelconque mandat d'arrêt. Il est passé par le salon d'honneur mis à sa disposition par les autorités locales. De précédentes informations ont envoyé, lundi, le jour même des perquisitions, M. Khelil en France. Mais pour certains, ce départ serait directement lié à cette opération du DRS et d'aucuns y voient comme une “expatriation" de l'ancien ministre pour des raisons évidentes. Rappelons que l'enquête sur le scandale de corruption présumée à Sonatrach, lancée en février 2013 en Italie, a mis en cause certaines personnalités algériennes dont des ex-ministres. S O