Hémorragie En dépit des péripéties liées aux deux scandales de Sonatrach révélés en 2010 puis en 2013, la révolution tant attendue au sein du secteur pétrolier n'a pas eu lieu. Le nouveau ministre de l'Energie devait y apporter de profonds changements. Les mesures prises, adoption d'un nouveau dispositif institutionnel d'encadrement du secteur pétrolier, désignation de nouveaux responsables à la tête du département, renforcement du contrôle interne dans la passation des marchés, n'ont pas suffi à redynamiser la branche hydrocarbures. Il fallait rassurer les cadres démobilisés par cette pluie d'informations sur la corruption à Sonatrach. Cette urgence n'a pas été suffisamment et efficacement prise en charge. Conséquence, le phénomène de fuite des cadres de la compagnie vers les entreprises étrangères a pris de l'ampleur au point de freiner le développement rapide de Sonatrach à court et moyen terme. Là également, il fallait réagir par un système de rémunération et d'intéressement plus stimulant pour motiver davantage et fidéliser le personnel de Sonatrach. Avec des salaires importants pour les métiers au cœur de son activité, en particulier les foreurs, les géophysiciens, les ingénieurs, les cadres et responsables chargés de l'exploitation des installations pétrolières. Ce chantier n'a pas été lancé. Un gros problème de relève se pose, notamment dans l'encadrement au sein des complexes de GNL. Pis, l'état-major de Sonatrach a été vidé de sa substance par la gestion ruineuse de Chakib Khelil. On ne retrouve aujourd'hui pas suffisamment de compétences au sein du staff dirigeant de Sonatrach. Tout cela explique pourquoi rares sont les contrats de partenariat signés depuis plus de trois ans à l'international. Plus grave, aucun contrat majeur n'a été conclu dans l'amont depuis près de six mois par Sonatrach. Cela dénote un grand retard dans l'exploration et le développement de gisements qui risque de pénaliser à moyen terme la compagnie pétrolière nationale sur les marchés internationaux. Au tableau rose, les chiffres d'Alnaft sur le portefeuille important de projets d'investissement programmés par Sonatrach et les associés au cours des cinq prochaines années rassurent. Mais si on ne freine pas la croissance importante de la demande en produits énergétiques et si on n'accélère pas le développement des énergies renouvelables, notamment le solaire, ces nouvelles réserves fondraient comme neige au soleil. Nous ne serons plus dans ce scénario pessimiste exportateur de pétrole et de gaz à l'horizon 2025-2030, avec toutes les conséquences que cela peut induire sur la situation économique et sociale du pays Nom Adresse email