Après avoir abrogé l'humiliante et xénophobe “circulaire Guéant", qui faisait la chasse aux étudiants étrangers, particulièrement originaires du sud de la Méditerranée, le gouvernement socialiste français a rendu publique sa circulaire sur l'accès de ces étudiants au marché du travail français. Le texte qui s'inscrit dans la promesse de François Hollande de revoir la politique d'accueil des étudiants étrangers, est sur le bureau de l'Assemblée nationale française. Il devait être examiné le 16 avril, mais le calendrier parlementaire a été bousculé par le projet controversé sur le “mariage pour tous". Son report n'a pas empêché le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, et sa collègue de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, d'annoncer plusieurs mesures pour améliorer l'accueil des étrangers non communautaires dans les universités et les grandes écoles de France. Trois dispositions en particulier sont prévues : premièrement, le gouvernement va accorder de plein droit, non plus au cas par cas et au gré des préfectures, aux étudiants étrangers des visas pour la durée de leurs études et de les prolonger d'une année pour leur permettre de “faire une première expérience professionnelle en France après l'obtention de leur diplôme". Secundo, les doctorants étrangers bénéficieront d'un visa permanent afin de mener leurs recherches dans des laboratoires français sans être suspendus à d'aléatoires renouvellements de titre de séjour. Enfin, un guichet unique sera ouvert dans la plupart des campus, regroupant des représentants des préfectures et des services sociaux, pour faciliter l'accueil pratique de ces étudiants. Des mesures bienvenues par les étudiants étrangers et ceux qui postulent pour mener des études approfondies en France, notamment du Maghreb, même si elles ne règlent pas tous les problèmes des étudiants étrangers en France. Ce premier train de mesures, referme, en soi, la politique exécrable de l'UMP dont Nicolas Sarkozy, le prédécesseur de François Hollande, avait particulièrement abusé au point de la faire confondre avec les revendications racistes de la droite lepéniste. Membre de cœur de cette droite islamophobe et anti-arabe, Claude Guéant, le soldat de Sarkozy, avait pris en mai 2011, une circulaire, au nom du “risque migratoire", restreignant fortement les droits des étudiants étrangers. Et ce, malgré la levée de boucliers des présidents d'université, des directeurs de grandes écoles et de chefs d'entreprise. L'arrivée l'année suivante, en mai 2012, du pouvoir socialiste, commença par l'abrogation de la circulaire, qui symbolisait à la fois le basculement de la France des droits de l'homme et son repli sur soi. L'annonce de ces premières mesures confirme un changement de cap. Moins écervelés que les caciques de l'UMP, assez éloignés de l'idée que la France n'est grandie que par ses mémoires colonialiste et néocolonialiste, la jeune génération socialiste se préoccupe également de la place de la France dans le domaine universitaire. Pour François Hollande, l'innovation est un enjeu stratégique dans les rivalités économiques mondiales. Il l'a dit à plusieurs reprises : l'enseignement supérieur de son pays doit attirer les meilleurs étudiants et les meilleurs chercheurs étrangers, qui seront, ensuite “les ambassadeurs de la France et renforceront sa politique d'influence. Sa soft power". Le président socialiste n'a pas inventé le fil à couper le beurre : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, aujourd'hui la Chine et l'Inde, l'ont parfaitement compris. La France, qui accueille quelque 230 000 étudiants non européens, dont plus de 65 000 Algériens, ces derniers recherchés pour les liens historiques et linguistiques entre les deux pays. La France est la destination chaque année d'au moins une centaine d'universitaires algériens à la recherche de post-graduations, mais pas seulement puisque l'écrasante majorité d'entre eux partent pour ne plus revenir. Evidemment, pour notre pays, c'est une vraie saignée. Le pourquoi de la fuite de nos cerveaux n'est plus un secret. Il est connu de tous : la fuite des diplômés est le fruit amer de la régression qui a frappé le pays, de l'incompétence et de l'improvisation manifestes de ses responsables. De la malédiction de son or noir, pour paraphraser un de ses anciens Premiers ministres, Ahmed Benbitour. D. B Nom Adresse email