La crainte de l'effet domino provoqué par les protestations des dernières émeutes qui ont agité les “contrées du Sud" font que les pouvoirs publics s'évertuent d'anticiper sur une éventuelle contagion à toute l'Algérie, en jouant au pare-feu à court terme. Comment peut-il en être autrement, alors que le taux de chômage est l'un des indicateurs les plus significatifs du niveau de développement et de croissance économique — condition sine qua non de la stabilité sociale — dans chaque pays. Chez nous, la grande majorité de la population qui a moins de trente ans (70%) est la plus touchée par ce phénomène. selon l'ONS, le taux de chômage est de 21% chez les 20-24 ans, de 16% chez les 25-30 ans et de 1,9% chez les 50-54 ans. Cette donnée sociologique qui interpelle depuis longtemps déjà les pouvoirs publics, l'élite politique et la société en général, quant au traitement de la problématique de l'emploi des jeunes, prend, à l'évidence, dans le contexte régional actuel, un caractère crucial et urgent. Le seuil alarment du taux de chômage a atteint une ampleur telle, qu'il a fini par devenir une préoccupation nationale et constitue de fait, l'une des priorités majeures et l'un des défis déterminants pour l'avenir et la stabilité du pays. Dans de pareilles conditions, il est aisé de deviner les considérations qui ont “remotivé" les dirigeants, qui semblent découvrir subitement, la nécessité d'accélérer la mise en œuvre du programme quinquennal qui s'était fixé un objectif de création de 3 millions d'emplois à l'horizon 2014. Dans ce sillage, les lois de finances 2010, 2011 et 2012... Axées notamment sur l'amélioration de la productivité de l'économie nationale, prévoyaient la création de 600 000 postes de travail par an en moyenne. Pour autant, les différents dispositifs élaborés et mis en place ont-ils donné les résultats escomptés et ont-ils atteint les objectifs fixés ? Grande, et à la fois complexe question s'il en est, d'autant que les statistiques fournies par les organismes publics sont souvent remises en cause par de nombreux spécialistes de l'emploi. Selon le rapport du Cnes, les actions de l'Etat en matière de poursuite des programmes de soutien à l'emploi, initiées en 2009, ont permis de ramener le taux de chômage à 11% contre 11,3% en 2008 (alors que des sources non officielles, au fait des questions de l'emploi, continuent d'affirmer que ce taux se situerait à hauteur de 35%). Par ailleurs, le même rapport nous apprenait que 758 000 postes de travail ont été créés au courant du premier semestre 2009, dominés essentiellement par des emplois d'attente. Pour sa part, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, lors de la présentation à la presse de la nouvelle stratégie de l'emploi en 2010, avait indiqué que le nouveau dispositif cible trois catégories : les universitaires et les techniciens supérieurs du secteur de la formation professionnelle — les demandeurs justifiant d'un niveau secondaire —, les demandeurs n'ayant aucune formation. A moyen terme, la nouvelle stratégie se traduira par la création de 400 000 postes de travail rémunérés ainsi qu'une augmentation du taux de recrutement de 12% actuellement, à 35% à l'horizon 2013. La nouvelle politique de l'emploi des jeunes est basée sur un dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DIAP) qui vise une résorption significative du taux de chômage (le ramener à environ 10%) ; le contrat de travail pour les jeunes, assure aux employeurs une contribution de l'Etat aux salaires de jeunes diplômés de façon digressive, pouvant aller jusqu'à 5 ans pour les universitaires (taux de chômage 21,5%). Les moins de 30 ans et sans diplômes, mais possédant une qualification, peuvent également bénéficier du contrat d'insertion professionnelle pour la formation assortie d'une indemnité mensuelle versée par l'Etat. Enfin, pour les demandeurs d'emploi sans diplôme et sans qualification, il leur est proposé un contrat de formation insertion auprès des collectivités locales ou des maîtres artisans. L'Etat contribuera aux salaires pendant une année en plus des avantages fiscaux et parafiscaux accordés aux employeurs. Telles sont les grandes lignes du dispositif d'insertion professionnelle qui avaient été développées par le ministre du Travail. A. H. Nom Adresse email