Les participants ont plaidé pour la cessation de la vision sécuritaire et pénale au profit de la vision thérapeutique quand il s'agit de la psychiatrie. Les spécialistes en psychiatrie qui ont pris part aux travaux de la 13e Journée scientifique de psychiatrie qui a eu lieu dernièrement à l'EHS de Oued Aissi, étaient quasi unanimes à estimer que la dangerosité en Algérie n'est plus une affaire d'individus, donc objet de la seule psychiatrie, mais plutôt un phénomène de société structurel dont les implications permettent même d'inscrire la société dans l'antithèse du civisme. Ayant pris part à cette rencontre organisée sous le thème “Danger et dangerosité : impact social, professionnel et juridique", le Dr Mahmoud Boudarene a passé sous la loupe du psychiatre qu'il est, ce qu'est la dangerosité dans la société algérienne. Dans sa décortication, cet imminent psychiatre a estimé que “le mythe du malade mental toujours dangereux n'est qu'un préjugé", puisque, pour lui, “la dangerosité en Algérie est plutôt sociale et institutionnelle". Une situation qui a fait que, a-t-il expliqué, les valeurs du mérite et de la probité sont remplacées par l'imposture, la corruption, l'injustice, les inégalités sociales, le manque de liberté et la pauvreté qui ne font que nourrir le mécontentement et créer un climat social délétère et une violence sociale qui menace jusqu'à la paix civile puisque, a-t-il poursuivi, cette situation conduit à son tour à la rupture du lien social et l'effondrement des interdits qui génèrent la transgression du pacte social. Le professeur Medhar, de l'université d'Alger, a traité, dans sa communication intitulée “La subordination intellectuelle, source d'insécurité" ; il a insisté plus particulièrement sur un nouveau concept qu'il appelle le “syndrome africain" qui résume, a-t-il expliqué, tout le processus fait de violence, de destruction de valeur et de refus à participer à la construction des connaissances et à leur renouvellement, qui prépare des dirigeants jusqu'à travailler pour des intérêts extérieurs à leurs pays, devenant ainsi une source d'insécurité. Pour les participants au séminaire, il est, à la lumière de ces explications sur la structuration de la violence sociale, important d'évacuer les thèses selon lesquelles le malade mental est un danger pour la société et de comprendre qu'il est très souvent plus victime qu'acteur de la violence. Concernant ces cas de personnes souffrant de troubles de la personnalité et de comportement, les participants ont surtout plaidé pour la cessation de la vision sécuritaire et pénale au profit de la vision thérapeutique quand il s'agit de la psychiatrie. S L Nom Adresse email