RESUMé : Youcef l'a rattrapée pour lui dire qu'elle peut compter sur lui. Fouzia sait qu'il ne peut rien pour elle. Tout ce qu'elle veut, c'est garder son studio. Elle prend sa carte de visite et retourne au bureau. Tous ont remarqué sa tristesse. Même l'agent de sécurité vient proposer son aide. Fouzia est très touchée. Une fois seule, elle cherche, dans la presse, les annonces de location. Rien qui soit à la hauteur de sa bourse. Youcef appelle pour l'inviter mais elle refuse... Elle ne comprend pas pourquoi il voulait la revoir. Elle a refusé. Elle s'est rendue compte qu'elle lui inspirait de la pitié. Elle n'en veut pas. Elle continue ses recherches puis une fois l'heure de fermer son bureau, elle part après avoir tout rangé. Elle ne rentre pas chez elle. Elle va faire un tour au centre-ville et s'arrête devant les agences immobilières. Elle regarde les annonces. Il y a beaucoup plus d'appartements et villas à vendre qu'à louer. Et les rares locations que ces agences proposent ce sont de grands appartements. Elle a juste besoin d'un studio. Elle se contentera même d'une chambre en pension. Elle rentre chez elle et là, elle se laisse aller. Elle pleure de rage et de tristesse. Elle sait que son cousin sera sans pitié avec elle si elle ne part pas. Puisque les documents prouvent que le studio lui revient, elle ne peut pas s'incruster plus longtemps. Dans moins de trois semaines, il faudra qu'elle parte. Elle a le cœur déchiré à l'idée qu'elle n'y remettra plus les pieds. Elle devra se séparer des meubles, les revendre, essayer d'en tirer un bon prix, si elle ne trouve pas où les laisser. Elle pense à avoir ça avec sa tante mais celle-ci allait avoir le même problème qu'elle. Si son fils emménage chez elle, il voudra apporter ses meubles. Sa tante se séparera des siens. Si elle ne trouve pas un studio, elle vendra les siens. Elle les proposera aux voisines en premier. Elle ne veut pas les abandonner à son cousin. _ Qu'est-ce que je vais devenir ? se demande-t-elle en s'asseyant sur son lit. Lorsque le téléphone sonne, elle ne décroche pas tout de suite. Elle essuie ses larmes, reprend son souffle avant de décrocher. Elle est surprise d'entendre Youcef. Elle a envie de raccrocher. Les larmes l'étranglent. - Fouzia, je sais que tu traverses un moment très difficile ! Laisse-moi t'aider, laisse-moi être là, pour toi ! - Seul un miracle peut me sortir de là, réplique-t-elle en reniflant. Youcef, je voudrais rester seule ! Pardon... - Ecoute, il se peut que j'aie une solution. Je voulais t'en parler... Ta situation n'est pas si désespérée qu'elle ne paraît, dit-il avant de lui confier : j'ai un projet, je vais m'installer en Italie dans quelques mois ! J'ai un petit appartement et je comptais le vendre ou le louer ! Mais depuis que je suis au courant de tes problèmes, je pense faire une bonne action et te le laisser ! Fouzia croit avoir mal entendu. - Comment ? - Oui, tu as bien entendu ! C'est de bon cœur que je te le propose, poursuit Youcef. Je ne veux rien en échange ! Pas d'argent, pas de faveur ! Je veux seulement t'aider car j'ai beaucoup de sympathie pour toi ! La jeune fille a un rire nerveux. Les larmes coulent de plus belle. Elle ferme les yeux, se demandant si elle doit accepter ou refuser. Elle le sent sincère quand il dit vouloir l'aider mais s'il décide de revenir un jour, que fera-t-elle ? - C'est gentil, s'entend-elle répondre. Mais je préfère me débrouiller toute seule ! - Fouzia, tu n'as rien à craindre de moi ! Tu comprends, moi je ne tarderais pas à partir et puisque tu es dans l'urgence, tu pourras l'occuper ! Ne sois pas têtue et accepte ! - Non, non... La jeune fille ne veut rien lui redevoir même si elle sait et sa proposition le lui confirme, qu'il est un homme bon, sans arrière-pensée. Elle raccroche sans lui laisser l'occasion d'ajouter quoi que ce soit. Elle pense à plus tard, si ces projets tombent à l'eau et qu'il décide de rentrer, il va falloir encore plier bagage ! Elle n'a pas voulu lui parler d'échec, pour ne pas lui porter la poisse. Il l'ignore mais il vient de gagner son estime. Depuis toujours et les rares fois qu'ils s'étaient rencontrés chez son oncle, elle l'avait trouvé sympathique et attachant. Et il est bel homme. Dommage qu'il partait. Elle pense que cela aurait pu marcher entre eux. Mais là, il a juste de la pitié pour elle... (À suivre) A. K. Nom Adresse email