Londres a évacue une bonne partie du personnel de son ambassade à Tripoli, son centre culturel a été fermé. D'autres chancelleries occidentales réduisent également leurs effectifs. Rien ne va plus en Libye, qui vit l'une de ses pires crises politiques depuis la chute de l'ancien leader Mouammar Kadhafi. Les risques sécuritaires se sont brusquement aggravés avec la montée en cadence des milices, pour la plupart islamistes. Le porte-parole du ministère britannique des AE n'y est pas allé par quatre chemins pour justifier le retrait de son personnel de Libye : “Implications sécuritaires liées à l'incertitude politique actuelle". Les deux attentats qui ont visé deux commissariats à Benghazi constituent à ses yeux la goutte qui a fait déborder le vase et sont le témoin de l'insécurité croissante dans le pays où les autorités qui peinent à mettre sur pied des forces de sécurité efficaces, font face à des assauts de la part des milices armées dont le nombre a subitement augmenté. Suite à l'attentat à la voiture piégée du 23 avril dernier contre son ambassade à Tripoli, la France avait déjà réduit ses effectifs. L'ambassade d'Allemagne a fermé ses portes et son personnel réduit a été placé dans un complexe sécurisé de la capitale libyenne. Les autorités américaines, dont l'ambassadeur a été exécuté fin 2012 à Benghazi, ont elles-aussi décidé de prendre une mesure identique à celle de la Grande-Bretagne, affirmant que la sécurité dans la capitale s'est détériorée. Cela fait désormais plus de deux semaines que des miliciens encerclent les ministères de la Justice et des Affaires étrangères, bien qu'ils aient obtenu l'engagement qu'une loi bannissant de la vie politique les anciens responsables et collaborateurs du régime Kadhafi, sera incessamment promulguée. Surenchère : même après que le Congrès général libyen (Parlement) ait finalement décidé d'adopter cette loi controversée, les miliciens ont annoncé qu'ils réclamaient également le départ du chef du gouvernement Ali Zeïdan, accusé de complaisance envers les anciens partisans de Kadhafi. La semaine dernière, Ali Zeïdan a annoncé qu'il procéderait prochainement à un remaniement ministériel pour tenter de sortir le pays de la crise. Dans un communiqué conjoint publié le même jour, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni avaient appelé “tous les Libyens à cesser les protestations armées et le recours à la violence au cours de cette période difficile de transition démocratique". Depuis la révolte de 2011, l'insécurité est persistante en Libye particulièrement dans la région de Benghazi frappée par des attentats et assassinats ayant conduit les Occidentaux à évacuer la ville. Les violences sont souvent imputées à des islamistes radicaux, pourchassés sous Kadhafi et qui règlent leurs comptes. D. B. Nom Adresse email