Un total de quatre-vingt lithographies sont exposées à la villa jusqu'au 13 juin prochain. Le plasticien rend hommage dans ses œuvres à dix grands maîtres musulmans, notamment Sidi Boumediène Chouaieb, Jallal Eddine El-Rûmi et Rabia El-Adawiyya. Le vernissage de “Maqamate de Rachid Koraïchi à Dar Abdeltif" s'est tenu jeudi dernier à la villa Dar Abdeltif. Cette exposition, qui s'étalera jusqu'au 13 juin prochain, rassemble les nouvelles œuvres du plasticien Rachid Koraïchi. Un total de quatre-vingt lithographies orne les murs de la villa. Dans ses travaux, l'artiste plasticien s'est inspiré du soufisme en réalisant ces lithographies. D'ailleurs, à travers ses planches, il rend hommage à dix grands maîtres qui ont fait “rayonner la civilisation musulmane". En travaillant sur ces saints du soufisme, Rachid Koraïchi a consacré une série de huit lithographies pour chaque personnalité. Ces personnalités sont Sidi Boumediène Chouaieb, Jallal Eddine El-Rûmi, Rabia El-Adawiyya, Ibn El-Arabi, Ibn Ata Allah El-Iskandari, El-Hallaj, Farid Eddine Attar, Cheikh Sidi Ahmed Tidjani, Cheikh El-Alawi El-Moustaghanami et Sidi Abdelkader Jilani. Ces tableaux se caractérisent par des formes, des signes et des symboles de la mystique soufie. Ce qui accroche dans ces lithographies est la fluidité du signe, comme des carrés, pyramides, oiseau ou soleil. Chaque fresque est ponctuée d'une couleur différente (représentant chaque saint), comme le bleu, le vert, le jaune ou le rouge. Puisant son travail de la calligraphie arabe et la symbolique musulmane, il a clôturé chaque lithographie avec les 99 noms de Dieu. “Entre chaque saint, il y a une œuvre contenant les 99 noms de Dieu. “Etant Algérien, j'ai priorisé les saints de mon pays. Il faut plusieurs œuvres pour pouvoir parler de tous les saints du soufisme, a-t-il indiqué. Et de préciser : “Maqamate est en quelque sorte une réponse aux intégristes qui ont extrapolé la religion. Ils se sont approprié la mosquée, dénaturé l'islam. L'Algérie a vécu cela." Dans la production de ses œuvres, l'artiste s'inspire du travail “des femmes qui font de la poterie et des tatouages. Etant gaucher, je peins de haut en bas, comme ces femmes berbères ou chaouies". Outre ces lithographies, Rachid Koraïchi offre une exposition dans le jardin de la villa. “Prières pour l'absente" est un ensemble de sept sculptures calligraphiques fabriqué en bois d'ébène. Cette manifestation organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) invite le public, en marge de cette exposition, à assister à un colloque sur l'œuvre de Rachid Koraïchi et son art. Ayant débuté hier et s'étalant jusqu'à aujourd'hui à Dar Abdeltif, ces rencontres verront la participation de chercheurs et de professeurs internationaux. Dans la journée d'hier, plusieurs thématiques ont été abordées, notamment “Comment représenter l'islam dans une exposition sur le fait religieux ? La présentation de l'installation ‘tu manques même à mon ombre' de Rachid Koraïchi au petit palais à Paris en 2012". Quant à la deuxième journée, elle sera articulée autour de “Koraïchi à Rotterdam et Munich" par Chris Dercon, “Voyage vers les lumières : le chemin des roses de Rachid Koraïchi au British Museum", par Chris Spring, “Expériences au centre international d'art d'Ifitry autour du projet Rachid Koraïchi 2014" par Michèle Desmottes et Mustapha Romli. La dernière intervention sera animée par Ferrante Ferranti sur “Rachid Koraïchi, mon guide algérien". Pour faciliter l'accès au public, l'Aarc a mis à la disposition des intéressés des navettes (inscription sur le site de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel). H M Nom Adresse email