RESUMé : Fouzia se rend au bureau mais elle peine à se concentrer sur son travail. Son responsable le remarque aussi. Elle ressaisit les documents quand elle reçoit un appel de Youcef. Elle refuse de le voir. Dr Kamel aussi tente sa chance mais elle le renvoie. Elle a plus urgent. Elle doit se trouver une pension... Les rares pensions qu'elle va visiter ne lui plaisent pas beaucoup. Elle choisit une pension à la place du 1er-Mai, non loin de l'hôpital Mustapha-Pacha. Elle a eu l'occasion de rencontrer d'autres locataires, des employées d'entreprises privés, venues de l'intérieur du pays. Les derniers jours, elle finit de vendre ce dont elle doit se séparer. Ce n'est pas de gaieté de cœur qu'elle se prépare à partir. La dernière nuit, elle pleure longtemps. Cette dernière semaine, elle a laissé le téléphone décroché, refusant de parler avec tout le monde. Car tout son entourage ne peut rien pour elle. Elle comprend qu'elle puisse plaire à Dr Kamel et que l'ami de la famille, Youcef, veuille l'aider, mais elle devra tourner une page de sa vie en quittant ce studio. Elle ignore de quoi sera fait demain. Elle ne représente rien pour sa famille, et cette nouvelle épreuve l'avait comme endurcie. Elle ne veut plus de contact avec eux. Le seul pour qui elle avait compté est son oncle. “Repose en paix, pense-t-elle. Que tu aies eu toute ta tête ou non, cela n'a plus d'importance. Il est temps que je me prenne en charge et que je donne un nouveau sens à ma vie !" Au petit matin, elle n'est pas surprise de voir son cousin arriver. Hautain, méprisant, il a amené un serrurier qu'il charge de poser de nouvelles serrures. Il ne semble pas étonné de trouver le studio vide. - Tu partiras où ? Elle secoue la tête. - Quelle question ! Pourquoi te le dirais-je ? l'interroge-t-elle. - Juste pour savoir. - Tu n'es rien pour moi, réplique-t-elle. Personne ne saura où je me rendrai ! Je ne veux plus te voir ! - Si tu crois pouvoir me donner mauvaise conscience, tu te trompes ! dit Hamid. - Il faudrait que tu en aies une et ce n'est pas le cas, ose-t-elle lui répondre. - Je n'ai rien contre toi, dit-il. Je veux juste récupérer mon bien ! Grâce à Dieu, tu n'as pas fait la difficile et tu m'évites de m'amener un huissier de justice et même la police pour t'expulser d'ici ! Je t'en remercie ! - Va au diable ! Sache que les vieux n'avaient pas tort quand ils disaient que le feu engendre des cendres ! Tu n'es pas le digne fils de ton père, mon oncle... Elle prend son sac et jette un dernier coup d'œil dans le studio avant de partir. Elle se rend directement à sa nouvelle demeure. Elle n'en sort pas de toute la journée. Elle n'a pas le cœur à traîner dehors. Elle se met à ranger ses affaires, regrettant le passé. Ses souvenirs lui tiennent compagnie, adoucissant l'avenir. Il ne pourra pas lui arriver pire. Elle a survécu à un tremblement de terre, à la mort de ses parents, à celle de son oncle. Elle a un travail, et même si elle a quitté le studio, elle a les moyens de louer cette petite chambre. Elle n'a pas la télévision. Elle se contentera d'écouter la radio en attendant des jours meilleurs. Sa situation évoluera. Une voix au fond de son cœur lui dit d'essuyer ses larmes et d'avoir la foi. Elle s'en sortira comme toujours. Elle ne doit pas baisser les bras. La vie est un combat de tous les jours. Elle allait le poursuivre en attendant le retour des jours heureux. Sa vie n'est pas finie au moment où elle a quitté le studio. Demain, elle se rendra à son travail, se mettra à en chercher un autre. Elle veut couper avec son passé. Le lendemain, elle n'est pas surprise de voir Dr Kamel l'attendre près de son bureau. Elle a envie de le renvoyer, mais en se rappelant qu'il n'est pour rien dans ses malheurs, elle s'efforce de sourire. Elle se rappelle sa sollicitude. Il est quelqu'un de bien. Elle n'a pas de doutes là-dessus... (À suivre) A. K. Nom Adresse email