Les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont tenu à célébrer, hier, la Journée de l'étudiant, coïncidant avec le 19 Mai, en organisant, dans les rues de la ville des Genêts, une marche ayant pour objectif de réclamer encore une fois l'officialisation de tamazight. Ils étaient plusieurs centaines d'étudiants, un millier, selon les observateurs, auxquels se sont joints des militants du MAK, du RCD et de la Fondation Matoub-Lounès, à répondre à cet appel de la marche lancée par le Comité estudiantin du département de langue et culture amazighes de l'université de Tizi Ouzou. La marche s'est ébranlée de l'entrée du campus universitaire Hasnaoua pour prendre la destination du siège de la wilaya, après avoir emprunté la montée du stade du 1er-Novembre, la rue Lamali-Ahmed, appelée communément le boulevard de l'Hôpital, et enfin la montée de la Maison de la culture, et ce, tout en scandant à tue-tête des slogans en faveur de l'officialisation de tamazight. “Corriger l'histoire, l'Algérie n'est pas arabe", “Assa azeka tamazight tella tella" sont les plus repris en chœur par les marcheurs qui portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : “Tamazight langue officielle dans la nouvelle Constitution", “Pour l'abolition du caractère facultatif de l'enseignement de tamazight", “Pour la généralisation de l'enseignement de tamazight", “Pas de réformes sans l'officialisation de tamazight", “Pour les libertés démocratiques et la justice sociale", “Pour une université qualitative, universelle à caractère public et progressiste, dans laquelle notre civilisation puisse avoir sa place", lit-on sur ces banderoles. À travers leur marche, les étudiants revendiquent également “le droit à un travail, moins de précarité et plus de sécurité au niveau de l'emploi". Cette manifestation a été également une occasion pour condamner le phénomène des kidnappings qui ne cesse de semer la psychose dans la région et de faire fuir les entrepreneurs de cette région où le chômage constitue déjà une véritable bombe à retardement. Pour rappel, la marche des étudiants pour exiger l'officialisation de tamazight est la seconde après celle de fin avril dernier. À l'occasion de la marche d'hier, une lettre ouverte a été adressée au président de la République lui rappelant que “la non-reconnaissance et le non-respect des droits fondamentaux des Amazighs de l'Algérie et leur marginalisation sur tous les plans constituent de graves injustices politiques, socioéconomiques et identitaires qui ont atteint un niveau alarmant et ceci alimente les ressentiments susceptibles de compromettre sérieusement tous les efforts de construction d'une société paisible et démocratique, de la cohésion sociale, et le respect de l'autre". Il est à noter qu'aucun responsable n'a daigné recevoir la délégation des étudiants pour la remise de cette lettre ouverte. S L Nom Adresse email