Le jury de la section Un Certain Regard, présidé par le Danois Thomas Vinterberg, a rendu son verdict, avant-hier soir. Sur les 17 films, présentés et venus de 15 pays différents, 5 ont été distingués. Le palmarès a oublié les femmes et privilégié des films plus politiques et des cinéastes confirmés. Sur les six premières œuvres, seule une est repartie avec un prix. D'abord, à tout seigneur, tout honneur, le Prix Un Certain regard a été attribué au film “L'Image manquante" du Cambodgien Rithy Panh qui a marqué les esprits à Cannes par sa force évocatrice et sa réflexion sur le pouvoir du cinéma dans un contexte de reconstitution de la mémoire traumatisée. Avec ce Prix, c'est la force du cinéma et la lutte contre l'oubli qui sont primés. Le réalisateur parle de son film ainsi : “Certaines images doivent manquer toujours, toujours être remplacées par d'autres : dans ce mouvement il y a la vie, le combat, la peine et la beauté, la tristesse des visages perdus, la compréhension de ce qui fut ; parfois la noblesse, et même le courage : mais l'oubli, jamais." Ensuite, Le Prix du Jury a été décerné à “Omar" du Palestinien Hany Abu Assad, qui non plus, n'a laissé personne indifférent. Le film revient sur la dure situation des Palestiniens et met à l'épreuve l'amitié et l'amour dans un contexte de lutte et de manipulation des services secrets israéliens. Outre cela, tandis que le Prix de la mise en scène est revenu à “L'Inconnu du Lac" du Français Alain Guiraudie, le Prix Un Certain talent a été remporté par l'ensemble des acteurs du film “La Julia de oro" du Mexicain Diego Quemada-Diez. Pendant que le premier, ayant suscité grande polémique, aborde d'une manière crue les rapports sexuels entre hommes dans une plage isolée, le second met en scène des adolescents, aspirant à une vie meilleure au-delà des frontières mexicaines, face à une dure réalité. Enfin le Prix de l'avenir a été remis à l'étonnant “Fruitvale station" de l'Américain Ryan Coogler. Ce film qui a déjà à son actif le Grand prix du jury et le Prix du public lors de la dernière édition de Sundance film festival, a démarré avec une bonne longue d'avance. Malgré la jeunesse qui a porté le film, sa réalisation impeccable, son impressionnant jeu d'acteurs et ses qualités techniques, les membres du jury ont préféré des films plus politiques et des cinéastes confirmés dont les films ne sont point dénués de qualité et de force. En attendant que les heureux lauréats de cette section savourent avec délectation leur succès, les cinéastes de la compétition internationale continuent à se ronger les ongles, mêmes si certains comme Abdellatif Kechiche et Paolo Sarentino, respectivement réalisateur de “La Vie d'Adèle - Chapitre 1 & 2" et “La Grande Belleza", sont certainement moins stressés puisqu'ils sont donnés parmi les hypothétiques heureux gagnants. Le Palmarès est à connaître donc ce soir... T. H. Nom Adresse email