Boualem Tiab, doyen des présidents de Ligue 1, sort de sa réserve et fustige de nouveau les pouvoirs publics qui ont mis l'argent de l'Etat au service d'une minorité de clubs. "C'est vraiment inconcevable de mettre l'argent de l'Etat entre les mains de certains clubs au détriment d'autres. Je dénonce fermement cet état de fait qui n'obéit à aucune logique, et le développement du foot national en prend un coup sérieux. Les clubs ne sont désormais pas mis sur un pied d'égalité, et on assiste maintenant à la surenchère par l'argent de la part de ces clubs pris en charge par des sociétés nationales. Ces clubs sont en train de monter les enchères et s'attirent les joueurs comme ils veulent, laissant les clubs formateurs à la traîne", martèle-t-il. Qualifiant de "hogra" cette affectation à la carte des entreprises nationales, le président de la JSM Béjaïa ajoute : "Cela ne se passera pas ainsi, car nous allons bientôt nous réunir (les présidents) afin d'étudier cette situation et sortir avec des décisions, quitte à boycotter le championnat." Tiab nous donne également des exemples édifiant à ce sujet : "Le gardien Cédric était un inconnu quand il est arrivé chez nous ; nous l'avons lancé et formé, et là, le CSC avec l'argent de l'Etat met 320 millions sur la table. Idem pour Zerara, qui reçoit une offre du même club de 180 millions par mois. Comment peut-on garder des joueurs qu'on forme dans ce cas-là, nous qui ne sommes pas dans la cour de ces privilégiés ?", s'interroge le chairman kabyle. Concernant Derag, en partance pour le CSC pour 120 millions, Tiab fustigera son joueur qu'il qualifie d'"ingrat", lui qui a été recruté blessé, payé et pris en charge par la JSMB durant toute sa longue convalescence. "Derrag va nous rembourser tous les frais de sa longue prise en charge médicale chez nous, car c'est nous qui l'avons récupéré et remis sur pied. Nous allons saisir qui de droit dans ce cas." Abordant le chapitre recrutement, notre interlocuteur avouera que son team poursuivra sa politique de formation : "Nous avons une jeune équipe et on continuera à l'encourager ; néanmoins, nous allons nous renforcer de 6 ou 7 éléments. Outre Belgherbi, Bouziani et Agoune qui ont déjà signé, nous ferons venir encore 3 ou 4 joueurs expérimentés qui arriveront incessamment, dont un gardien et deux émigrés évoluant en France, qui arriveront bientôt à Béjaïa. Côté libération, nous allons libérer 6 ou 7 joueurs pour dégraisser l'effectif et permettre à ses derniers d'aller joueur ailleurs." Au sujet du staff technique, Tiab a confié que "Gianni Solinas, à sa demande, est partant, et que le club est en train d'étudier la question du recrutement d'un nouvel entraîneur. Le nouveau coach sera connu incessamment", conclut-il. A. H Nom Adresse email