Aux appels des réformateurs et des modérés à voter pour Hassan Rohani ont répondu les appels aux désistements, qui se sont multipliés dans le camp conservateur en Iran hier, dernier jour de campagne pour l'élection présidentielle de demain. Quelque 50,5 millions d'électeurs sont appelés à choisir le successeur du président Mahmoud Ahmadinejad mais aussi élire 207 000 conseillers locaux et municipaux. Les camps modéré et réformateur partent unis derrière Hassan Rohani. L'appel des ex-présidents Akbar Hachémi Rafsandjani (modéré) et Mohammad Khatami (réformateur) en sa faveur ont renforcé ses chances. Certains conservateurs évoquent déjà un second tour avec M. Rohani. "Je demande à tout le monde, en particulier les réformateurs et (...) à tous ceux qui veulent la grandeur de notre nation de participer à l'élection" et de voter "pour M. Rohani", a indiqué M. Khatami dans un message. M. Rafsandjani, un pilier du régime écarté de la course présidentielle, a lui aussi apporté son appui en affirmant qu'il le "considère comme le plus qualifié pour diriger l'exécutif". Hassan Rohani, un religieux modéré de 64 ans, prône une politique de souplesse dans les négociations avec les grandes puissances pour régler la crise du nucléaire iranien. Hier matin, les appels se sont multipliés pour demander aux quatre conservateurs toujours en lice de se désister en faveur de celui qui est le mieux placé. Mohammad Bagher Ghalibaf et Saïd Jalili tiennent la corde, selon les médias. "On attend désormais des candidats conservateurs qu'ils s'assoient ensemble, sans perdre de temps, et choisissent l'un d'entre eux comme le candidat du camp conservateur", écrit Hossein Shariatmadari, directeur du quotidien ultraconservateur Kayhan. "Les réformateurs affirment chercher la victoire, mais tenant compte de leur passé, qui est pour certains d'entre eux déshonorant, ils n'ont aucun espoir de l'emporter", a-t-il jugé. D'autres appels ont également été lancés dans le même sens, demandant en particulier à l'ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati de se retirer de la course. Pour le moment, tous les candidats conservateurs ont répété qu'ils iraient jusqu'au bout. Selon l'un des rares sondages rendu public et réalisé par l'agence Mehr auprès de 10 000 personnes, M. Ghalibaf mène la course avec 17,8% devant Hassan Rohani (14,6%), suivi de M. Jalili (9,8%). A deux jours du scrutin, il y a toujours 30% d'indécis, alors que la participation devrait atteindre 77%. M. T./Agences Nom Adresse email