Les enseignants de l'Ecole supérieure des sciences de la mer et de l'aménagement du littoral (Enssmal) ont tenu, hier, un sit-in en soutien à leurs collègues poursuivis en justice dans une affaire qui aurait due être traitée au sein des instances de l'université même. Aujourd'hui, trois enseignants de l'Enssmal comparaîtront devant le tribunal de Bir-Mourad-Raïs, suite à une plainte déposée par un agent de sécurité qui affirme avoir été insulté dans l'enceinte de l'école. Rencontrés sur place, les enseignants ne cachent pas leur colère face à cette situation qu'ils qualifient de honteuse car, selon eux, la direction de l'école recourt systématiquement à la justice en cas de conflit au lieu de résoudre les problèmes en interne. "Un agent de sécurité dépose une plainte au pénal alors qu'il est affilié à un établissement public régi par les statuts de la Fonction publique qui stipulent clairement que tout conflit interne doit être géré et arbitré par le directeur de l'école", ont affirmé les enseignants. "Quelle honte pour notre école et pour l'université algérienne de traîner devant la justice ses propres enseignants en les traitant comme de vulgaires délinquants", ont-ils également dénoncé. "Cet agent de sécurité jouit d'une impunité quasi absolue en usant des privilèges de l'administration et continue à narguer les enseignants de l'école. Nonobstant la responsabilité civile et pénale de cet agent, le directeur de l'école endosse l'entière responsabilité de cette affaire en tant qu'autorité publique investie du pouvoir de nomination et disciplinaire", ont ajouté les enseignants. Pour ces derniers, le rassemblement a été l'occasion pour dénoncer "le recours du directeur de l'école à la justice pour régler les différends avec certains de nos collègues, et ce, en violation de la loi, de l'éthique et de la déontologie". Ils considèrent aussi que "le corps professoral n'est pas le seul touché par ces agissements". Pour preuve, ils citent le corps administratif qui, selon eux, n'est pas épargné par le directeur. "Une autre plainte au pénal contre deux agents administratifs les accusant de vols de documents administratifs est également en cours. En réalité, il s'agissait de relevés de notes d'étudiants dont les notes ont été manipulées par l'administration. À cet effet, une enquête ministérielle a été diligentée par la tutelle", ont-ils soutenu. Si les enseignants ont préféré garder le silence jusqu'à présent, c'est juste par "souci de conscience". "Si jusqu'à présent nous nous sommes abstenus de mener toute action de protestation à l'intérieur ou à l'extérieur, c'était uniquement pour sauvegarder l'intérêt de l'établissement. Cette situation nous a valu de tolérer tous les dépassements de ce gestionnaire qui a bafoué tous nos droits, commençant par le droit syndical, allant jusqu'au harcèlement moral, en passant par les ponctions injustifiées sur salaires", ont-ils ajouté. Face à cette situation, les enseignants de l'école concluent être arrivés à un point de non-retour et qu'un climat de non-confiance est désormais installé. À cet effet, ils demandent "le départ du directeur de l'école". D S Nom Adresse email