À l'appel relayé sur facebook dénonçant la difficile situation des automobilistes de la région de Tlemcen, confrontés depuis plusieurs années à la crise du carburant siphonné aux trois quarts par les hallabas qui l'exportent frauduleusement vers le Maroc en le troquant contre de la drogue, une centaine de citoyens ont observé, hier à 11h, un sit-in devant le siège de la wilaya où étaient stationnés plusieurs cars de police. Les manifestants ont été aussitôt dispersés tandis que trois d'entre eux ont été reçus par le wali qui leur a expliqué qu'une première mesure de rationnement du carburant a été décidée il y a maintenant une quinzaine de jours avec obligation pour les pompistes de ne servir que 500 DA pour les véhicules légers et 2 000 DA pour les camions et engins. Le chef de l'exécutif a également indiqué aux représentants des manifestants que des directives fermes ont été données afin qu'une vigilance accrue soit observée le long du tracé frontalier pour mettre un frein au trafic en question et poursuivre les auteurs devant la justice. Sur les réseaux sociaux, les internautes revendiquent la cessation immédiate du trafic qui, écrivent-ils, porte un sérieux coup à l'économie nationale et oblige les honnêtes automobilistes à endurer durant plusieurs heures l'épreuve de la chaîne devant les stations-services pour remplir leurs réservoirs. "Les hallabas se sucrent sur notre dos et celui de l'Etat et nous, pauvres automobilistes, sommes les dindons de la farce et restons cloués au sol. L'Etat, avec sa police, sa gendarmerie et ses douaniers, a pourtant les moyens d'arrêter en un jour les hallabas fauteurs de troubles", s'est exprimé un internaute, résumant ainsi le sentiment général de la société civile. Vendredi, des émeutes ont éclaté dans certaines localités de la daïra de Maghnia, comme Souk Tléta, Souahlia, Bab El-Assa et Boukanoun, à cause de cette situation d'indisponibilité de carburant, d'autant plus qu'en application de la note du wali, le quota alloué par Naftal aux stations-services a été amputé de moitié à travers toute la wilaya. Les nombreux estivants qui ont choisi Marsa Ben-M'hidi comme lieu de vacances (ils étaient 5 millions en 2012) se sont retrouvés en panne sèche de même que les fellahs dont certains n'ont pu avoir leur quota de gasoil, laissant planer une menace sur l'opération moissons-battages. Cette situation fait cependant l'affaire des petits trafiquants qui proposent sur la voie publique le litre d'essence entre 60 et 70 DA. B. A. Nom Adresse email