Accompagnés de leurs parents pour certains, des lycéens de la filière lettres-philosophie ayant concouru dans le centre Ben-Badis notamment ont ainsi protesté, demandant à voir leurs notes, réclamant le droit de repasser le bac l'année prochaine. Hier matin et encore plus que la veille, des centaines de lycéens ayant appris avoir été recalés à l'épreuve du bac de cette session de juin 2013 pour "tricherie" ont quasiment pris d'assaut la Direction de l'éducation d'Oran en hurlant : "Hagarine, hagarine !", "Choufou la jeunesse !", "Donnez-nous le bac !" Tous les abords de la Direction de l'éducation, du siège de la wilaya qui se trouve à proximité, ont été isolés par un cordon de sécurité impressionnant, provoquant la paralysie de tous les axes et carrefours avoisinants, et cela des heures durant. Les rues de la ville se sont, du coup, vidées de toute circulation automobile. Accompagnés de leurs parents pour certains, ces lycéens de la filière lettres-philosophie, ayant concouru dans le centre Ben-Badis notamment, ont ainsi protesté pendant une bonne partie de la matinée, demandant à voir leurs notes, réclamant le droit de repasser le bac l'année prochaine. Pour des parents qui se trouvaient aux côtés de leurs enfants, leur colère vient du fait qu'il y a eu "des sanctions collectives, tous les lycéens du centre d'examen Ben-Badis ont eu la mention tentative de fraude, mais ils n'ont pas tous triché, ce n'est pas normal d'infliger des punitions collectives et de briser des enfants qui ont travaillé seuls et durement sans tricher", nous ont-ils expliqué à maintes reprises. Quelques-uns de ces parents ont pu être reçus par des responsables de la Direction de l'éducation qui leur ont conseillé de déposer des recours. Ce qui aura pour conséquence de mettre encore plus en colère les lycéens. "C'est pour nous faire taire !" disaient-ils. Devant la présence renforcée de la police, les lycéens ont du coup entamé une marche dans le centre-ville, parcourant la rue Larbi-Ben-M'hidi et Emir-Abdelkader, cherchant à se rendre à la place du 1er-Novembre. Empêchés par le dispositif sécuritaire, ils ont été "orientés" vers le front de mer où ils ont poursuivi leur procession, criant et sifflant à tue-tête, toujours très encadrés par la police et pour aller se positionner, au bout de plus d'une heure de marche, devant le siège de la Direction de l'éducation. Auparavant, quelques bousculades sous les arcades avaient endommagé quelques vitrines, provoquant la panique chez les commerçants qui ont baissé leurs rideaux. Les passants, médusés, suivaient la marche des lycéens. Certains d'entre eux revendiquaient presque la "triche", arguant qu'on les avait laissé faire et que tous étaient au courant des sujets sortis. Nombre de ces lycéens demandent au moins de pouvoir repasser une autre session, ne serait-ce que pour les matières où la fraude s'est produite. "Nous voulons repasser le bac l'année prochaine, 5 ans d'interdiction ce n'est pas possible, nous ne le voulons pas", lancent-ils. Avant-hier déjà, un précédent rassemblement avait failli dégénérer avec des jets de pierres sur des véhicules ou ciblant les fenêtres de la façade de la Direction de l'éducation. La police était intervenue en faisant usage de la matraque, interpellant quelques jeunes qui furent relâchés sur place. En fin d'après-midi, les abords de ladite et de la wilaya ont été placés sous haute protection policière. D. L Nom Adresse email