C'est à la salle El-Mouggar, à Alger, que les militants et les sympathisants du Mouvement populaire algérien (MPA) ont été conviés hier pour assister à un meeting animé par son secrétaire général, Amara Benyounès. Le SG du MPA a axé son intervention sur des mises en garde contre le courant islamiste qu'il accuse de faire dans l'agitation et la radicalisation du discours. "Le retour aux années 1990 est impossible", a-t-il déclaré, précisant que depuis quelques semaines, des chefs de parti islamiste "radicalisent leur discours" dans le but, a-t-il souligné, "de se replacer sur l'échiquier politique". "Le radicalisme nous a coûté très cher", a encore ajouté M. Benyounès, après avoir fait un rappel des évènements qui ont eu lieu au début des années 1990. "Nous avions eu un grave accident démocratique en 1991", a-t-il rappelé. Et de souligner : "C'est grâce aux artisans de l'arrêt du processus électoral que l'Algérie est sauvée." Dans la foulée, Amara Benyounès a rendu hommage à ces artisans, aux forces de sécurité, aux Patriotes ainsi qu'aux victimes du terrorisme "oubliées", selon lui. Et pour lesquelles il exige "une journée nationale en hommage et un monument historique en leur mémoire". La sortie du chef du MPA, troisième du genre depuis les dernières élections législatives, s'apparente à un meeting de campagne, même si Benyounès le réfute. Pour lui, "c'est la dernière ligne droite avant l'élection" et cette échéance, qui s'est taillé la part du lion lors du meeting et même lors du point de presse qu'il a animé en marge de sa sortie algéroise, apporte quelques éléments d'information, notamment sur l'état de santé de Bouteflika. Sur ce point, Amara Benyounès informe que le chef de l'Etat "rentrera pour reprendre ses fonctions" et que les "adeptes" de l'application de l'article 88 prendront leur mal en patience, car, a-t-il indiqué, "Bouteflika n'est atteint ni de maladie grave ni d'une incapacité à assumer ses missions". De ce fait, estime-t-il, "ceux qui brandissent l'article 88 veulent un coup d'Etat médical", après avoir, poursuit-il, "échoué de convaincre l'armée de déposer Bouteflika". Il a ajouté, dans le même sillage, que ceux qui appellent à l'application de cet article "veulent, en fait, exclure Bouteflika avant les élections". Et d'ajouter qu'"ils étaient venus voir Zeroual juste pour le destituer". "Qu'ils aient le courage d'affronter les urnes", a-t-il lancé comme défi aux adversaires de Bouteflika, avant d'indiquer que "seul le peuple algérien peut choisir son futur président". Toujours à propos de la présidentielle, M. Benyounès a fait savoir que si Bouteflika se présentera à un autre mandat, "le soutien du MPA lui est acquis". Et dans le cas contraire, le Mouvement désignera un candidat ou apportera son dévolu sur un autre. À propos de l'initiative rendue publique par Abdelhamid Si Afif, responsable au FLN, et qui consisterait à créer un bloc de partis, notamment ceux représentés au gouvernement et à l'APN, Amara Benyounès a exclu tout contact, en indiquant que "Si Afif n'engage que lui-même". M M Nom Adresse email