Férus de spectacles et de veillées familiales durant la période estivale notamment, les Biskris constatent et déplorent le manque d'espaces culturels et de structures d'accueil dans leur ville. À Biskra, pour ceux qui sont contraints d'y passer l'été en dépit de la chaleur légendaire et autres aléas de saison, les familles n'ont guère l'embarras du choix en matière de loisirs. Déambuler dans les arcades commerciales, se retrouver dans le petit parc de loisirs toujours plein à craquer, ou assister à l'un de ces spectacles bas de gamme, programmé au théâtre en plein air sont les seules possibilités qui s'offrent aux familles durant le mois de Ramadhan, sinon rien. Pour les hommes, seule l'ambiance de quelques cafés encore fréquentables sauve la mise. Quant aux salles de cinéma, c'est de l'histoire ancienne ! Sans climatisation, les deux salles héritées de la période coloniale ne programment plus de films depuis plusieurs décennies et sont utilisées conjoncturellement pour des meetings politiques. Une 3e salle accompagne les structures de la station thermale Hammam Salihine, avec une centaine de places, reste ouverte par moments à des leaders de petits partis ou à des réunions techniques qui n'ameutent pas un grand public. Hormis ces endroits, Biskra n'a rien à offrir comme structures d'accueil tant à ses habitants qu'aux personnes qui voudraient vendre du spectacle. Les investisseurs ne semblent pas vraiment intéressés par ce créneau des loisirs malgré la forte demande. Le seul endroit qui a été testé lors de production de vedettes genre Amel Wahbi, aura été le stade olympique, mais là aussi les moyens de transport restent le point noir. Aujourd'hui, pour ramener des stars de l'envergure de Abdelhadi Belkhyat (Maroc), Gharsa (Tunisie) ou un Khaled, un Mami et autres Bekakchi El-Kheir, Hamdi Benani... prisés par le public local, les organisateurs se disent "bloqués par le problème des capacités d'accueil". "Les décideurs locaux ont le reflexe lourd quand il s'agit de pomper sur les finances et construire des espaces culturels, en témoignent les chantiers des bibliothèques qui mettent des années à sortir du sol alors que pour d'autres structures, dites prioritaires, les chantiers s'activent sans arrêt", dira l'un des animateurs culturels rencontrés. Les Biskris, férus de spectacles, sont en attente de salles de cinéma où ils pourraient voir des films, rencontrer des hommes et des femmes du monde du cinéma, organiser de débats, voire instaurer un festival saisonnier, la construction d'un théâtre qui boostera la production et orientera la jeunesse vers le 4e art, des salles de vernissage, d'exposition de photos, de musées, de piscines, de parcs... sont aussi attendus. Pour l'heure, c'est l'université Mohamed-Khider qui cache ce vide structurel en offrant ses équipements audiovisuels et ses auditoriums lors des manifestations ouvertes à un grand public. Mais jusqu' à quand ? H. L. Nom Adresse email