"Notre nouvelle politique industrielle et technologique préconisée est basée sur notre aspiration à entrer de plain-pied dans le groupe des économies en émergence", souligne le résumé de la nouvelle politique industrielle, concoctée par le ministère de l'Industrie, et qui sera dévoilée lors de la prochaine tripartite. Le document, dont Liberté s'est procuré une copie, "développe une nouvelle vision du devenir de notre industrie portée par des objectifs et des politiques de mise en œuvre". Le rapport constate que malgré, "une histoire industrielle dense, notre industrie est aujourd'hui vulnérable, pénalisée par un environnement peu performant et sa faible compétitivité". Elle ne contribue plus que faiblement à la création de la valeur ajoutée et à la création de richesse. Le document indique que "la croissance industrielle a été en moyenne de 3,6% durant les cinq dernières années". L'innovation dans le secteur reste le parent pauvre. "Le classement international de l'Algérie dans l'économie du savoir montre le gap considérable que le pays doit rapidement combler pour s'inscrire dans une trajectoire de développement, de manière progressive, en s'appuyant sur un nouveau régime basé sur l'innovation industrielle et la connaissance", souligne le rapport. Le ministère de l'Industrie indique que "la politique industrielle devra coupler les avantages-coûts que notre pays peut construire grâce à sa politique salariale consensuelle à la construction d'une capacité locale de maîtrise technologique et d'innovation afin d'augmenter l'efficience du travail ainsi que la qualité et la différentiation de nos produits". La nouvelle politique industrielle sera portée à la fois "par le développement de filières traditionnelles dans une double logique d'import-substitution et d'intégration industrielle et par une insertion active de l'activité industrielle dans les tendances structurantes à l'œuvre dans l'industrie mondiale". Le document évoque cinq objectifs stratégiques à atteindre.Il s'agit de réaliser un taux de croissance de l'industrie manufacturière à deux chiffres, "seul moyen de redonner à l'industrie nos capacités dans le développement économique national". Il s'agit également de réduire les importations, puis les stabiliser "pour ne pas hypothéquer nous capacités de financement du développement industriel". Le rapport souligne la nécessité de porter les exportations hors hydrocarbures "à niveau significatives" dès l'horizon 2020. Le quatrième objectif porte sur la diffusion de l'industrie dans les territoires, notamment des Hauts-Plateaux et du Sud, pour concrétiser le principe de l'équilibre territorial. Enfin, le dernier objectif visé est une plus grande maîtrise du développement technologique, "pour en faire un avantage comparatif de l'industrie nationale". La mise en œuvre de ce nouveau projet industriel est construite autour de trois grandes orientations. La première est de structurer l'industrie autour de sept piliers puissants. Le premier pilier sera la construction des filières où l'Algérie doit être présente. "Le développement des filières doit nous permettre de passer du stade de simple exportateur d'hydrocarbures vers celui de producteur et exportateur de biens transformés", soulignent le ministère de l'Industrie. Les filières où l'Algérie doit être présente, relève le document, "sans préjuger des résultats d'une expertise plus approfondie", couvre un large spectre au sommet duquel se trouvent les filières motrices (l'énergie regroupant les énergies renouvelables, les industries chimiques et pétrochimiques, ainsi que l'industrie du numérique), les filières structurantes permettant de capter une forte valeur ajoutée, les filières historiques, les secteurs émergents et les filières de l'avenir. Le développement de chaque filière sera porté par un plan indicatif de développement, ainsi que par un programme d'appui au développement d'association professionnelles par filières qui seront les interlocuteurs privilégiés des pouvoirs publics. Le deuxième pilier s'articule sur le développement de l'investissement, à travers les appels à projets dans une vingtaine de filières. Pour rappel, le ministère de l'Industrie a déjà lancé un appel à projets industriels pour l'année 2013 pour dix-huit filières industrielles. Le troisième pilier mise sur l'accroissement des capacités d'import-substitution par le développement de la production nationale dont les capacités oisives dans le secteur public seront réactivées par des appels à partenariat. Dans ce cadre, le document évoque le soutien à la production nationale, en la protégeant des importations contrefaites et en activant, le cas échéant, les clauses de sauvegarde prévues par la réglementation en vigueur. Des mesures sectorielles permettront de développer les filières potentiellement exportatrices, dans la pétrochimie, les fertilisants, les matériaux de construction, l'agroalimentaire... Des mesures à caractère transversal doivent être prises pour réformer le système de régulation et d'encouragement de l'acte d'exportation permettant l'internationalisation des entreprises nationales. Le document évoque l'appui public à la constitution de groupes leaders publics et privés, "ceux-là-mêmes qui ont les ressources nécessaires pour investir dans la qualité et la recherche et développement et qui peuvent se construire une force de pénétration des marchés extérieurs". Le nouvelle politique industrielle prévoit également un programme ciblé de modernisation et de mise à niveau, la mise en œuvre d'un véritable Small business Act-Algérie et d'un programme de développement de la sous-traitance. Des pôles industriels et technologiques seront développés progressivement. La création d'un environnement incitatif à l'investissement est la deuxième orientation sur laquelle est construite la mise en œuvre de cette nouvelle politique industrielle. Dans ce cadre, le document évoque la constitution de parcs industriels et logistiques attractifs, le développement du partenariat et le transfert de savoir faire et l'amélioration du climat d'affaires. La troisième orientation porte sur la mise en œuvre des leviers pour l'avenir. "Le coût salarial ne constitue pas un atout dans la durée pour notre économie", estime le rapport. Du coup, la nouvelle politique industrielle procède d'un nouveau paradigme qui se fonde sur la compétitivité et le pouvoir innovant des entreprises nationales et des universités. M R Nom Adresse email