Un jeune homme se rend dans un commissariat pour obtenir des explications sur une amende qu'on venait de lui infliger. Il en sort grièvement blessé à la tête pour être transféré à l'hôpital. Quelques heures après avoir reçu des soins et alors qu'il se trouvait chez lui, il rend l'âme. La nouvelle se répand telle une traînée de poudre, et c'est l'émeute. De violents affrontements ont éclaté dans la soirée de vendredi à Boucherka dans la commune de Taher, soit à 14 kilomètres à l'est de la wilaya de Jijel. Ces affrontements sont intervenus après la mort, que les habitants de la localité qualifient de "suspecte", d'un jeune homme, A. K., âgé de 25 ans. Selon des sources concordantes, la victime s'est rendue au commissariat de police de la localité pour obtenir des explications à propos d'une amende qui venait de lui être infligée par des agents de police. Des sources proches du commissariat en question affirment que "le jeune homme s'est montré arrogant et même violent envers les agents de police, ce qui a poussé ces derniers à tenter de le maîtriser pour discuter calmement de sa requête et lui donner des explications concernant cette contravention. Mais le jeune A. K. ne voulait rien entendre et a redoublé de brutalité". Suite à un geste non maîtrisé, le jeune homme s'est violemment cogné la tête contre le radiateur du local de police, ce qui lui a causé une blessure plus ou moins grave à la tête, ajoutent les mêmes sources. Il a été immédiatement transporté à l'hôpital de Taher pour une prise en charge, assure-t-on encore. Après avoir reçu les soins nécessaires, A. K. rentre chez lui. Mais malheureusement, la victime rend l'âme dans son domicile, quelques heures plus tard, selon les informations qui nous sont parvenues. Après ce drame, les habitants de Boucherka sont sortis dans la rue pour manifester leur colère, accusant les agents de police d'être à l'origine de la mort du jeune homme. Les manifestants ont utilisé des blocs de pierre et des pneus brûlés pour obstruer les routes et bloquer la circulation aux automobilistes, et crier leur révolte en qualifiant ce qui s'est passé de "hogra". Voulant rétablir l'ordre public, les agents de police ont usé de tous les moyens pacifiques pour calmer les émeutiers qui, eux, continuaient de s'en prendre aux policiers en leur jetant des pierres. En un laps de temps, le quartier de Boucherka s'est transformé en une véritable arène de combat, voire un champ de bataille. Les émeutiers réclament justice et les policiers tentent de rétablir l'ordre. D'ailleurs, les éléments de la police ont eu beaucoup de mal à maîtriser la situation vu l'extrême violence des affrontements et le nombre important d'émeutiers déchaînés. Les éléments de la gendarmerie, venus en renfort aux côtés de la brigade antiémeute, ont réussi à rétablir, un tant soit peu, l'ordre. Les jeunes émeutiers n'avaient apparemment peur de rien. Très tard dans la nuit, le calme commençait à revenir peu à peu, les manifestants se sont dispersés et ont fini par rentrer chez eux. Le corps de la victime a été transporté vers la morgue de l'hôpital de Jijel pour une autopsie, afin de déterminer les causes exactes du décès. En attendant le rapport du médecin légiste, Boucherka retrouve un calme précaire, même si l'émotion et la colère restent présentes chez la population de Taher. M S Nom Adresse email